Préserver les milieux humides et favoriser la reproduction des poissons, c'est l'objectif d'un chantier débuté début septembre à Saint-Crespin (Seine-Maritime), au sud de Dieppe. Un nouveau bras a été créé le long du fleuve de la Scie.
Depuis le mois de septembre, un peu plus de 4 200 m3 de terres ont été évacués à Saint-Crespin (Seine-Maritime). Un chantier massif dédié à la Scie : pour restaurer la continuité écologique, favoriser le transit sédimentaire et diversifier l'habitat des poissons, le fleuve côtier normand nécessitait en effet d'être renaturé sur 400 mètres.
Favoriser la biodiversité
Pour Simon Bérenger, technicien de rivière à l'Association syndicale autorisée de la Scie, ces travaux étaient indispensables pour préserver la biodiversité : "on est ici en lieu et place d'une ancienne chute, vestige d'un ancien moulin", explique-t-il. "Elle était infranchissable pour les poissons. Le cours d'eau passait au niveau d'un arbre. On est venu complètement recréer un lit de rivière pour contourner l'ouvrage."
Ce nouveau lit se veut "le plus naturel possible", précise Simon Bérenger. Creusé en pente, il est situé à une vingtaine de mètres du cours d'eau initial.
Visionnez le reportage de G. Archiapati et C. Heudes :
L'occasion, aussi, pour l'Association syndicale autorisée de la scie, de réaliser des pêches de sauvegarde afin d'effectuer un état des lieux de la zone. Et le résultat est sans appel : "on a encore de grosses souches de truites sauvages mais aussi des écrevisses à pieds blancs", assure Clotilde Marchand, sa présidente. "Elles sont très importantes."
Ces espèces, "marqueurs de la bonne qualité de l'eau", selon Clotilde Marchand, s'étaient réfugiées dans des poches d'eau au moment du déplacement du lit de la rivière.
Encore une semaine de travaux
Montant des travaux pour cet important projet de renaturation : 244 000 euros. Ces derniers sont cofinancés par l'Agence de l'eau et le département de la Seine-Maritime.
Ce type d'opération vouée à favoriser la continuité écologique n'est pas une option, mais une obligation : elle rentre en effet dans le cadre d'un "contrat de territoire", qui met un coup d'accélérateur à la transition écologique.
Les travaux du nouveau bras de la Scie s’achèveront au plus tard le 31 octobre prochain. La nature pourra alors reprendre ses droits.