Coronavirus : les grèves se multiplient dans les lycées normands face à un protocole sanitaire jugé inapplicable

Depuis ce matin (jeudi 5 novembre), des enseignants du lycée Raymond Queneau à Yvetot sont en grève. Ils réclament des cours en demi-groupe pour respecter le protocole sanitaire dans leur lycée qui compte 1500 élèves. Ces mouvements se multiplient et une grève nationale est prévue mardi 10 novembre.

Des enseignants  se sont mis en grève ce jeudi 5 novembre au matin pour protester contre un protocole sanitaire inadapté dans leur établissement scolaire. 

Notre établissement compte 1500 élèves avec des effectifs chargés par classe jusqu'à 35 élèves. Or, certains cours se tiennent dans des algeco car il y a un chantier de restructuration sur le lycée. Ces algeco sont plus petits que des salles de classe. Les élèves y sont tassés. La règle de 1 mètre de distance entre chaque élèves ne peut être respectée.

Eric Moisan, professeur d'histoire-géographie, représentant SNES-FSU sur l'établissement

Par ailleurs, plus de 1 000 élèves déjeunent  à la cantine. Malgré la mise en place de 3 services, ils sont parfois 400 élèves à manger dans le réfectoire en même temps et sans masque. Impossible dans ces conditions de les installer en quinconce.

Enfin, il y a aussi la question du ramassage scolaire.

85 % des élèves se rendent au lycée en car. Certains passent une heure dans un car de 50 places.

Eric Moisan, professeur d'histoire-géographie, représentant SNES-FSU sur l'établissement

Les enseignants estiment que le protocole sanitaire imposé par le ministère de l'Education Nationale est inapplicable dans ces conditions.

Après deux assemblées générales lundi, jour de la rentrée et mardi et après avoir alerté le rectorat sans réponse, les enseignants se sont mis en grève jeudi matin. Les élèves se sont associés à leur mécontentement en se rassemblant dans la cour et devant le lycée.
Les enseignants grévistes demandent de faire cours en demi-groupe. La moitié des élèves viendrait en cours une semaine sur deux pendant que l'autre moitié serait à la maison avec des documents pour travailler. La deuxième semaine les groupes seraient inversés.

Ces cours en demi-groupe sont le seul moyen pour appliquer la distanciation alors que le virus circule activement. Il en va de même pour la cantine et le ramassage scolaire. Ainsi, nous ne perdrons pas de vue les élèves comme ce fut le cas pour certains lors du premier confinement.
Si l'on continue ainsi, alors que notre lycée brasse des élèves de 200 communes alentours, on multiplie les risques et on va droit vers un confinement total.
C'est là que nous perdrons les élèves.

Eric Moisan, professeur d'histoire-géographie, représentant SNES-FSU sur l'établissement

Les enseignants doivent se réunir vendredi matin à 08 heures pour décider de la prolongation ou non de la grève en fonction d'une éventuelle réponse du rectorat. Contacté par nos soins, le rectorat ne nous a toujours pas répondu.

Les demandes de demi-groupe systématiquement refusées

Tous les établissements qui ont fait des demandes de demi-groupe ont vu leur demande rejetée par le rectorat sous prétexte, comme l'a rappelé le ministre de l'Education Nationale, Jean-Michel Blanquer, que tous les élèves doivent aller à l'école pendant cette période de confinement.

Claire-Marie Féret, co-secrétaire académique du SNES FSU Rouen

Appel à une grève nationale mardi 10 décembre 2020 (PDF)

Dénonçant les conditions dans lesquelles le Ministre de l’Education nationale et le gouvernement leur demandent d’exercer leur métier au regard du contexte sanitaire, plusieurs syndicats de l'enseignement appellent à une grève nationale mardi 10 novembre.
 
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