Yvetot : un propriétaire laisse ses chiens sans eau, ni nourriture ni soins

Publié le Mis à jour le
Écrit par Calypso Vanier

L'homme sera jugé au Tribunal de Police de Rouen, le mardi 12 avril 2022, pour des faits de mauvais traitements, de privations de soins et de non identification de chiens. Il risque jusqu'à 750 euros d'amende et une interdiction de détenir un animal.

Un an qu'il laissait ses chiens, quasiment à l'abandon dans son jardin à Yvetot, près de Rouen (Seine-Maritime). Manque d'eau, d'alimentation et de soins, ce propriétaire ne s'occupait plus de ses Shitzu depuis le décès de sa femme en 2020. Pour ces faits de maltraitance animale, l'homme sera jugé au tribunal de police de Rouen le mardi 12 avril 2022.

L'alerte est d'abord lancée par une voisine. Suite à ce signalement, l’association de défense des animaux Stéphane Lamart, reconnue d'utilité publique, mandate le 8 mars 2021 un de ses enquêteurs. Sur place, le spécialiste, accompagné de la gendarmerie, découvre deux chiens en état de maigreur avancé avec des parasites et des poils collés non entretenus. 

Ils vivent dans un jardin rempli d’excréments et d’urine, ne disposent ni de bacs d'eau ni de croquettes et dorment par terre, sans panier ni couverture.

Stéphane Lamart, président de l'association

Pire, l'enquêteur découvre également le cadavre d'un chien dans le jardin. Il est immédiatement évacué par un vétérinaire. L'autopsie révèle un morceau de tissu de 40 cm de long dans son estomac.

Selon le vétérinaire, l’obstruction causée par le corps étranger stomacal, ainsi que la malnutrition et le défaut de soins ont probablement causé indirectement la mort de l’animal.

Sur décision du procureur, la gendarmerie saisit immédiatement les 2 chiens et les confie à l'association Stéphane Lamart. Le propriétaire, lui, cède les chiens sans remords, et précise qu'il n'a plus le temps de s’en occuper depuis le décès de sa femme.

Depuis, Loulou et Bezot, âgés de 5 à 8 ans, se portent bien. Ils ont été recueillis chez une famille d'accueil et ont repris confiance en l'homme. "Ils recherchent toujours de la tendresse et de l'affection", souligne Stéphane Lamart.

Pour autant, l'association a tenu à se constituer partie civile et à porter plainte envers le propriétaire.

"Une justice encore trop clémente"

Pour ces faits de mauvais traitements, de privations de soins et de non identification de chiens, l'homme risque jusqu'à 750 euros d'amende et une interdiction de détenir un animal. 

En raison de la solidité du dossier : certificat du vétérinaire, photos, autopsie, aveux du propriétaire etc Stéphane Lamart se dit "confiant". "Je vois mal comment la justice pourrait relaxer l'individu, c'est impensable !", s'exclame-il. Mais, il regrette la faiblesse des sanctions prévues. 

Le prévenu ne peut nier la dégradation de ses chiens et il en a laissé mourir un, c'est un acte de cruauté. Mais la justice est encore trop clémente dans ces affaires. Tout dépend de la sensibilité du magistrat envers la cause animale.

Stéphane Lamart

Le jugement sera rendu demain dans l'après-midi ou mis en délibéré. La famille d'accueil s'est dit prête à garder les 2 Shitzu avec eux. 

Une nouvelle loi, promulguée en novembre 2021, prévoit de durcir les sanctions contre la maltraitance animale jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende en cas de mort de l’animal. 

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