Trois questions au Dr Benoît Cottrelle, directeur adjoint à la Santé Publique de l'ARS Normandie sur la crise sanitaire

Derniers chiffres, difficultés auxquelles sont confrontées les centres de vaccination et effets secondaires du vaccin Astra Zeneca sur le personnel soignant, le Dr Benoît Cottrelle, directeur adjoint à la Santé Publique de l'ARS Normandie fait le point sur la crise sanitaire dans la région. 

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Quel est l'état actuel de la vaccination en Normandie ? 

Benoît Cottrelle : "A la date du 16 février, le nombre de vaccinations en Normandie est de 199 877 pour ne pas dire 200 000. Sur ce nombre, on compte 139 571 premières injections, ce qui place notre région à la 3e place au prorata avec 4,15% de la population vaccinée. Il faut ainsi souligner la mobilisation du personnel soignant et des Normands dans ce combat face à l'épidémie. 

Dans les EHPAD (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes), il y a 88% de la population normande qui a été vaccinée. La cadence imposée jusque-là a été respectée et les vaccinations se poursuivent. Dans chacune de ces structures, il y a trois passages par semaine qui permettent un rattrapage des personnes qui auraient manqué leur première injection mais surtout qui le souhaitent." 

Le 26 janvier dernier, Pierre-André Durand, préfet de la Région Normandie annonçait que "plus aucun rendez-vous pour se faire vacciner ne sera pris après le 14 février" et parlait d'un "manque de visibilité". Qu'en est-il aujourd'hui ? 

Benoît Cottrelle : "Il y a des nouveaux rendez-vous qui ont pu être pris pour le mois de mars. Les différentes plages horaires pour se faire vacciner sont proposées selon les arrivages et les capacités de nos stocks. On ne veut pas susciter de faux espoirs chez les Normands et repousser leur rendez-vous. Je pense qu'il est légitime de dire que notre région s'en sort bien dans sa gestion de la crise. Nous avons été rigoureux dans la distribution et le réapprovisionnement des centres. 

Mais la demande reste forte. Le week-end dernier par exemple, de nouveaux rendez-vous étaient disponibles. Elles se sont remplies très rapidement. De ce fait, pour le mois de mars, plus de 63 000 vaccinations ont été programmées." 

La semaine dernière dans l'établissement hospitalier de la Croix-Rouge à Bois-Guillaume, 20 soignants ont été vaccinés avec des doses Astra Zeneca, sept ont présentés d'importants effets secondaires qui ont mené à des arrêts maladie. Des recommandations ont-elles été données ? 

Benoît Cottrelle : "Effectivement, nous avons bien entendu cette histoire et l'importance des effets secondaires chez le personnel de santé vacciné. Un état fébrile chez trois à quatre personnes sur dix et quelques fois une fièvre assez élevée. Malgré tout, ces symptômes disparaîssent au bout de 48 heures et se soignent avec des médicaments usuels. C'est quelque chose qui nous a alerté évidemment car cela revenait à désorganiser les structures de santé avec des arrêts maladies qui n'étaient pas prévus. Cela s'explique aussi par l'âge des soignants, qui étaient assez jeunes et qui ont donc de fortes réactions immunitaires. 

C'est pour ça que la Haute autorité de santé a émis des recommandations. Par exemple, ne pas vacciner toutes les personnes d'un même service en même temps. Et c'est possible car l'Astra Zeneca a une durée de conservation de six mois dans un réfrégirateur classique donc les établissements ont du temps pour vacciner leur personnel." 

 

 

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