Les Jeux Paralympiques de Paris 2024 seront clôturés ce dimanche 8 septembre. Alors que l'heure du bilan approche, France 3 Normandie a rencontré Floriane et Yann, tous les deux en situation de handicap, pour leur demander leur avis sur cette édition de l'évènement sportif.
Les Jeux Paralympiques de Paris 2024 seront clôturés ce dimanche 8 septembre. Si l'évènement sportif a mis en lumière les athlètes en situation de handicap auprès d'un large public, France 3 Normandie a voulu savoir comment l'évènement a été perçu par les personnes porteuses d’un handicap.
Floriane et Yann, tous les deux en situation de handicap, nous ont accueillis dans le salon de leur domicile, à Caen (Calvados), pour nous donner leur avis sur cette édition de l'évènement sportif.
"Gala de charité"
S'ils ont apprécié le coup de projecteur sur les athlètes paralympiques à Paris, le couple craint que la comparaison internationale, en matière de mise en lumière des personnes porteuses d'un handicap, ne se fasse pas à l'avantage de la France. À commencer par la cérémonie d'ouverture, qui s'est tenue le 28 août sur la place de la Concorde. "On a eu l'impression que c'était, entre guillemets, une espèce de gala de charité", juge Floriane.
Cette dernière n'a pas été totalement conquise par la mise en scène d'une danse avec des personnes à mobilité réduite. "On les met tous comme ça, avec leurs béquilles et autres. Mais ce n'est pas ça qu'eux voudraient que nous ayons comme image", estime la trentenaire.
Pour elle, le spectacle d'ouverture des Jeux de Tokyo 2020 avait mieux réussi à mettre les personnes en situation en handicap à l'honneur. "Je trouvais que pour la cérémonie de Tokyo, l'inclusion était là. Quand on voyait le spectacle, c'était une histoire, c'était lyrique, c'était poétique".
Un besoin d'efforts d'inclusion
La leçon à tirer, selon le couple, est celle de l'accélération nécessaire des investissements. "En France, on est extrêmement en retard en ce qui concerne l'inclusion des personnes en situation de handicap, avance Yann. C'est une histoire de volonté politique, ce n'est même pas forcément une histoire de moyens". "À Tokyo, pour inclure les personnes en situation de handicap, tout est pensé", énonce-t-il.
L'Office national du tourisme du Japon indique que 80 à 90% des stations de métro de la capitale sont en effet accessibles en fauteuil roulant, contre 9% à Paris. "La volonté politique, elle n'est pas là", reprend Yann.
"En France, on a un peu cette vision : on montre, on expose, donc ça suffit", déplore Floriane. Et d'ajouter : "Le but, ça reste quand même de ne pas en faire des caisses en disant : 'il y a tous les types de corps exposés'. C'est pas des corps, c'est des êtres humains !", s'agace-t-elle. Et son compagnon de poursuivre : "C'est des sportifs !"