Témoignage. "On est la dernière roue du carrosse" : un jeune handicapé fait le tour d'Europe pour dénoncer le retard de la France en accessibilité

Publié le Mis à jour le Écrit par Sardain Claire
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Le jeune Toulousain, en situation de handicap, Kévin Fermine, bien connu pour ses actions en justice contre la SNCF, a réalisé cet été un tour d'Europe du Nord, en train, bateau et taxi. Pour ce fervent militant de l'accessibilité, il s'agissait de montrer que les autres pays sont mieux équipés que la France. Il a relayé son périple sur les réseaux sociaux.

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Un jeune Toulousain, en situation de handicap, a fait un mois de voyage, pour tester les conditions d'accessibilité dans les pays du nord de l'Europe. Et son constat est sans appel. La France a un sacré retard dans ce domaine.

Tester l'accessibilité en Europe

Hambourg, Copenhague, Malmö, Göteborg, Stockholm, Helsinki et même la Laponie, malgré son handicap, une IMC, une paralysie cérébrale de naissance, le jeune homme de 31 ans a visité les capitales de l'Europe du Nord depuis la fin du mois de juillet.

Ce voyage en solo, il le préparait depuis plusieurs mois : "J'avais envie de tester les conditions de vie des handicapés dans ces pays", raconte Kévin. "Envie de dire aussi aux responsables des transports en France, qu'il est possible d'améliorer l'accessibilité, car ailleurs cela existe".

La France très en retard

En un mois, Kévin a embarqué dans des trains, des ferrys et des taxis adaptés : "J'ai été très agréablement surpris par la qualité du matériel", témoigne-t-il. "Déjà dans les trains, rien que pour les toilettes, je pouvais y accéder facilement. J'ai trouvé que dans ces pays, même les équipements les plus anciens étaient plus accessibles, que les plus récents en France".

Idem sur les ferries, où Kevin a dormi : "J'avais une cabine mieux équipée qu'une chambre d'hôtel en France" poursuit Kévin. "Il y avait un siège pour la douche et une barre d'appui, là où on se contente chez nous d'une simple douche à l'italienne. Quant aux Taxis accessibles aux handicapés, il y en avait partout, même au fin fond de la Laponie. En comparaison, il n'y en a pas un seul à Toulouse".

"La dernière roue du Carrosse"

À son retour dans l'hexagone, le bilan de Kévin est positif. Il montre aussi les efforts à accomplir pour que la France soit au niveau. À commencer par une reconnaissance du handicap, qu'il vit au quotidien : "En France, on parle beaucoup mais on agit peu", affirme le jeune homme. "Nous, les handicapés, on est toujours la dernière roue du carrosse". 

"Il y a beaucoup d'argent public versé pour la cause du handicap", rajoute Kevin. "Mais la plupart des mesures décidées sont inefficaces, ou tout simplement non applicables. C'est un vrai gâchis. Nous, ce qu'on attend du gouvernement, c'est du pragmatisme".

Quid de la grande cause nationale ?

L'action en faveur des personnes handicapées a été érigée au rang de grande cause nationale par Jacques Chirac en 2002. En 22 ans les choses ont pourtant peu changé. Les transports et les lieux publics manquent toujours d'accessibilité. Et la France est régulièrement montrée du doigt par des instances comme l'ONU ou le conseil de l'Europe.

Pour Kevin, installé dans son appartement indépendant après deux ans de combat, il y a encore beaucoup à faire : "Après ce voyage, j'envisage d'écrire au Parlement européen pour lui demander d'harmoniser les normes d'accessibilité par le haut. Ce serait déjà énorme".

Kévin envisage aussi un jour de s'installer en Europe du Nord pour mieux profiter de ces infrastructures. En attendant, il partage son voyage de rêve sur Facebook et sur Instagram. Un voyage qui lui a coûté plus de 6 000 euros, assistance incluse. Un budget deux fois plus cher que s'il avait été valide.

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