Ils ont répondu présents à la demande relayée par l'Agence régionale de santé. Ils sont médecins, infirmiers, psychologues des établissements de santé aquitains et partent, dès ce dimanche, prêter main forte aux équipes durement éprouvées ces dernier jours dans l'Est.
Le sens du devoir mais aussi la solidarité. C'est sans doute ce qui lie ces professionnels de santé qui ont décidé et choisi de se porter volontaires.
Une soixantaine de soignants se sont portés volontaires et 19 d'entre eux sont en partance ce dimanche matin. Parmi eux, ce médecin anesthésiste et ces deux infirmiers (voir ci-dessous) rencontrés devant la gare de Bordeaux.
"Si je peux donner un peu de repos à mes confrères..."
Ces soignants volontaires font partie de cette chaîne de solidarité à laquelle on assiste en ce moment pour sotenir les professionnels de santé de l'Est qui eux-mêmes soutiennent une population de plus en plus fragilisée.A l'image du Dr Jean-Marie, médecin anesthésiste de Dax (propos recueillis par G.Coulon et P.Mondon):
Moi j'étais disponible, j'étais en congés. Je sais que là-haut, ils sont sur les rotules. Et qu'on parles des masques, des respirateurs, bien-sûr c'est important mais le plus précieux c'est la ressource humaine.
Donc si je peux donner un peu de repos à mes confrères qui en ont bien besoin... ils seront d'autant plus d'attaque pour pouvoir soigner les gens.
Une décision pour une mission à haut risque qui n'a pas été prise à la légère. Certain l'ont décidé "en famille".
Chacun vient avec sa motivation, son professionnalisme mais aussi de quoi remonter le moral, avec quelques produits locaux dans les bagages, comme cette anesthésiste de Bayonne qui apportera par exemple du gâteau basque...
La mission devra durer de quatre à sept jours.
Une "réserve" de 40 soignants aquitains se tient pour l'instant à disposition, pour prendre la relève.
Relayer médecins et infirmiers en voie d'épuisement
Alors que certaines régions françaises sont en ébullition à cause de l'évolution et la multiplication des cas, des hospitalisations voire des décès dus à cette épidémie de covid-19, le personnel de santé est activement sollicité depuis déjà plusieurs semaines, notamment dans les régions d'Alsace, Lorraine et ces jours-ci, d'Ile de France.Le pic, nous dit-on, n'est pas encore atteint et les effets du confinement ne sont pas encore visibles : les malades semblent toujours de plus en plus nombreux dans ces régions.
En Aquitaine, si les chiffres commencent à évoluer activement à la hausse, l'ARS assure notamment que la situation pour l'heure est encore en deçà de celles à l'est et que nous sommes en mesure d'être solidaires, tant dans l'accueil de malades en réanimation au sein des établissements néo-aquitains que dans cette démarche, pour les volontaires, de soutien médical envoyé sur place, à Nancy et Metz
En étant assuré, d'après le directeur de l'ARS, qu'en cas de situation aggravée dans notre région, ces personnels pourraient reprendre leurs places pour soigner en Aquitaine.
[#COVID2019] Situation au 28 mars
— ARS Nouvelle-Aquitaine (@ARS_NAquit) March 28, 2020
?#SolidariteCOVID19 2 équipes de soignants volontaires partent en mission de renfort à Metz et Nancy
?Des cellules de soutien psychologique pour tous
?185 nouveaux cas confirmés, 490 hospitalisés, 50 décès ? https://t.co/ulp2fMGzLx pic.twitter.com/VwOBQQvrxE
Public, privé et libéral
Ces dix-neuf volontaires sont des professionnels venus d'établissements publics comme privés ou exerçant de façon libérale. Des hommes et des femmes venus de Bordeaux, d'Arcachon, d'Agen ou encore de la Côte basque.Le Professeur Patrick Dehail, Conseiller médical du directeur général de l’ARS en Aquitaine explique la composition de ces deux équipes de 9 et 10 professionnels qui viendront soutenir les deux sites de Nancy et de Metz pour permettre à leur collègues sur place de se reposer un peu.
On a constitué deux équipes constituées de médecins anesthésistes, réanimateurs, urgentistes et d'infirmières anesthésistes, de salle de réveil également. Des médecins en soin paliatif et des psychologues. Ils vont faire leur métier pour permettre aux professionnels de Nancy et de Metz (...) de se reposer un peu. On envisage d'autres missions de soutien.