Le ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll, a annoncé sa décision vendredi 29 juin après un avis en ce sens de l'agence sanitaire pour l'alimentation et l'environnement.
Le pesticide Cruiser OSR est suspecté de contribuer au déclin de colonies d'abeilles.
En juillet 2011, le syndicat national d'apiculture dont le syndicat limousin et apicole est adhérent, avait adressé une lettre à la ministre de l'environnement, Nathalie Kosciusko-Morizet,à propos du Cruiser Osr, produit d'enrobage des graines de colza.
En Limousin, les apiculteurs constatent que le Cruiser est également très utilisé sur les cultures de maïs. Beaucoup d'entre eux réclament donc son interdiction ainsi que celle d'autres pesticides comme le Gaucho. Voir la vidéo ci-dessous (reportage de Frédérique Bordes et Cécile Descubes)
Le syndicat dénonçait alors l'autorisation de mise sur le marché de ce produit en soulignant que celui-ci contenait "deux fongicides et un insecticide très dangereux, le thiamethoxam". Cette dernière substance, selon les apiculteurs, n'avait fait l'objet à l'époque d'aucune expérience avec les abeilles.
Par ailleurs des risques étaient mentionnés dans cette lettre, à partir de la notice du fabricant. A savoir notamment que "le produit est dangereux lorsqu'il est en contact avec la peau et le système respiratoire, que les eaux souterraines sont susceptibles de contamination avec un risque possible pour les organismes aquatiques".
France Nature Environnement, qui avait lancé une large pétition contre le Cruiser sur Colza, se félicite de cette décision. Elle demande au gouvernement de "poursuivre sur cette dynamique en interdisant toute la famille des néonicotinoïdes, ces insecticides qui – comme le Gaucho – sont dangereux pour les abeilles." FNE rappelle que le Cruiser n’est malheureusement pas autorisé que sur colza. Le maïs, la betterave et le pois sont aussi concernés.FNE rappelle également qu’au-delà du Cruiser, c’est globalement toute la famille des néonicotinoïdes, dont fait partie le fameux Gaucho, qui doit être réévaluée, comme le recommande l’ANSES.