On dénombre sept espèces différentes de serpents en Franche-Comté, qui sont toutes protégées. Dont la couleuvre vipérine, malmenée par les hommes, qui n’hésitent pas à la tuer. Par peur ou méconnaissance, elle est désormais en extinction et sous la surveillance de la LPO.
En Franche-Comté, aux bords du Doubs, de petits serpents, des couleuvres vipérines, se sont installés. Pendant la réfection des berges par la VNF (Voies Navigables de France) en 2021, pour être sauvegardés, les reptiles ont dû être déplacés dans les vivariums de la Citadelle de Besançon. Reynald Murgia, qui y est chef soigneur, développe :“On les a élevés là-bas pendant toute une saison, donc un cycle de reproduction.”
À la fin des travaux, les couleuvres vipérines ont été replacées dans leur habitat naturel aux bords du Doubs, toujours sous la surveillance de la LPO, la Ligue de Protection des Oiseaux. Cette variété de serpents en voie d’extinction est suivie de très près. D'autant plus que la plupart des riverains n’hésitent pas à tuer le petit serpent lorsqu’ils l’aperçoivent. Réflexe de peur sans doute, et méconnaissance de l’animal certainement. Car la couleuvre vipérine est inoffensive. Le plus souvent, elle vit cachée dans les herbes et adore prendre des bains de soleil sur de grosses pierres.
Alors pour mieux la protéger, les spécialistes les recensent régulièrement. Un an après les avoir relâchées, il est important d’effectuer des comptages et des identifications afin d’avoir un suivi des individus. Pour ce faire Alix Michon, herpétologue, n’hésite pas à se jeter à l’eau pour mieux voir les serpents sur la berge.
L’idée c’est de marcher à pas de velours pour que les animaux ne perçoivent pas les vibrations du sol. Les serpents n’ont pas d’oreille externe, par contre, ils sont très sensibles aux vibrations du sol, ils voient très bien et nous sentent très bien.
Alix Michon, herpétologueLPO
Chaque couleuvre vipérine capturée est immédiatement photographiée puis relâchée pour limiter le stress du reptile. Ces photographies sont indispensables pour assurer le suivi des animaux. Alix explique : “Il y a vraiment comme un QR code sur son ventre qui permet de l’identifier, c'est-à-dire qu’il n’y a que lui qui a cette disposition-là de tâches, puis après, on compare avec nos banques de données photos pour voir si nous connaissions déjà cet individu”.
Malgré les croyances françaises, la couleuvre vipérine n’est pas dangereuse pour l’Homme. Elle est placide, n’essaie pas de mordre et est discrète. Mesurant entre 20 et 40 cm, c’est un petit serpent d’un diamètre souvent égal à celui d’un doigt humain. Une de ses particularités est qu’elle est semi-aquatique.
On les appelle couleuvres semi-aquatiques parce qu’elles sont à la fois dépendantes du milieu terrestre où elles vont pouvoir se réchauffer, se cacher, digérer. Et dans le milieu aquatique, elles vont accéder à leur proie de prédilection qui sont des petits poissons.
Alix MichonLPO
Les serpents, peu importe l’espèce, sont tous protégés par la loi en France. Rien qu’en Franche-Comté, on peut compter sept espèces différentes. Les comptages par les organismes comme la LPO se font dans un cadre réglementé en faisant une dérogation à la loi.
Pour en savoir plus sur les serpents et les nouveaux animaux de compagnie, rendez-vous dimanche 24 novembre dès 12h55 dans l’émission En terre animale sur France 3 Bourgogne-Franche-Comté, et disponible dès à présent sur la plateforme France.tv.