Serpent : vipère ou couleuvre, comment réagir en cas de morsure ?

Sept espèces de serpents peuplent la Franche-Comté. À l’occasion de la journée mondiale des serpents, ce dimanche 16 juillet, on vous en dit plus sur ces reptiles de notre région et sur les réactions à avoir si vous en rencontrez.

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Cet été, à l’occasion d’une balade en forêt ou d’une sortie canyoning, vous pourriez bien avoir la surprise de tomber nez à nez avec un serpent. Surtout, pas de panique ! Les espèces présentes dans notre région sont pour la majorité non venimeuses.

Explications avec Philomin Briot, herpétologue (spécialiste des reptiles et des amphibiens) à la LPO de Bourgogne-Franche-Comté.

"Une morsure de vipère sur quatre présente une injection de venin”

Il existe sept espèces de serpents en Franche-Comté. Cinq espèces de couleuvres et deux de vipères. Seules les vipères sont venimeuses. Et Philomin Briot le précise, “si morsure de vipère il y a, il ne va pas forcément y avoir une injection de venin”. "On estime qu’une morsure de vipère sur quatre présente une injection de venin”.

On diabolise beaucoup les serpents, mais pas forcément à juste titre.

Philomin Briot. herpétologue à la LPO de Bourgogne-Franche-Comté

Alors si par hasard, vous apercevez le fameux reptile, le spécialiste conseil de “rester à distance, passer son chemin et de ne pas paniquer”. Un mètre cinquante étant suffisant. “À partir du moment où on les laisse tranquilles, ils ne vont pas attaquer”.

Que faire en cas de morsure ?

Si par malheur, vous veniez à vous faire mordre par une vipère, “la première chose à faire, c’est de garder son calme”. Plus simple à dire qu’à faire ? “Je sais, quand on se fait mordre, on a forcément un coup d’adrénaline. Mais, un rythme cardiaque lent limite la diffusion du venin dans le sang”.

En France, sur les quelque 300 envenimations annuelles par morsure de vipère, on dénombre 1 décès tous les 10 ans environ.

LPO Bourgogne-Franche-Comté

“Il faut surtout retirer les bijoux qui peuvent faire garrot autour du pied ou de la main, ne pas faire de garrot – comme c’est parfois recommandé –, ne pas sucer la plaie”. Et bien sûr contacter les secours. “Les urgences savent quoi faire, les antidotes existent” rassure l’herpétologue.

Comment différencier les vipères des couleuvres ?

Chez les vipères, on différencie l’aspic de la péliade. Toutes deux sont des serpents que l’on reconnaît à leur “silhouette assez trapue”, à leur corps épais et court. “Ce sont des serpents assez petits”, détaille l’herpétologue. Adultes, “elles ne dépassent pas 70 centimètres”.

“Les mâles sont en général plus grands que les femelles, mais celles-ci sont plus trapues”, apprend-on sur le portail des parcs nationaux de France. “Il y a une frontière assez marquée entre la queue et le reste du corps”, ajoute Philomin Briot. Cette espèce n'a pas de coloration type : sa couleur de fond, la présence et la disposition des taches sont variables.

Les serpents se situent généralement au niveau des rivières, où ils peuvent à la fois se cacher et s’exposer au soleil.

Philomin Briot. herpétologue à la LPO de Bourgogne-Franche-Comté

Même si l'on doute que vous ayez le temps d’apprécier ce détail sous le coup de l’adrénaline, sachez que l’on reconnaît également les vipères à leurs pupilles verticales, comme celles des chats.

“Un serpent qui dépasse un mètre de longueur, ça ne va pas être une vipère”. En Franche-Comté, il y a peu de risque ce soit un anaconda. Il s'agira plus certainement d'une couleuvre.

Contrairement aux vipères, les couleuvres ont “une frontière assez subtile entre la queue et le corps”. Elles sont plus longues, plus fuselées, et leurs pupilles sont rondes.

Un animal protégé

En France, “tous les serpents sont protégés”. Ce qui implique l’interdiction formelle “de les manipuler, de les déplacer, d’atteindre à leur intégrité physique et à celle de leur milieu de vie”. Mais aussi de les tuer, de les capturer ou même de ramasser leur cadavre. Le braconnage de serpent est passible de 3 ans de prison et de 150.000 euros d'amende.

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