Le Président du conseil régional d'Aquitaine répondait aux journalistes. Il est candidat. Il attend l'accord des autres présidents de Régions. Une étape de plus pour la future Banque Publique d'investissement qui prend forme.
La future BPI aura pour mission de favoriser l'essor des PME et des entreprises intermédiaires innovantes. Le comité national d'orientation arrêtera ses grandes orientation. Sa présidence doit revenir à un représentant des régions. Le socialiste Alain Rousset, président de l'Association des régions semble un candidat naturel. Il n'a pas démenti. " Ca va dépendre de mes collègues, s'ils me font confiance ou pas".
Traditionnellement, les choix pour les postes à pourvoir se font par consensus au sein de l'ARF. Mais le dossier n'a pas encore été abordé entre les 26 présidents de région (dont 21 en métropole, toutes détenues par la gauche sauf l'Alsace). L'ARF devrait se prononcer formellement sur cette question le 28 novembre.
Lors de la conférence de presse de ce jeudi, Alain Rousset a égalemement été interrogé sur l'influence que pourraient avoir les représentants des régions sur la BPI. La banque pourrait être tentée d'aller au secours de "canards boiteux" ou intervenir pour des raisons politiques, Alain Rousset a préféré faire l'éloge de "la créativité". "Le problème, c'est de créer les emplois de demain". "Je vous défie de trouver un seul fonds de capital risque régional en difficulté", a-t-il asséné.
Sur ce point, M. Jouyet, invité parmi d'autres d'une table ronde du congrès, a déclaré qu'il ne fallait "pas prendre les régions comme des acteurs qui arrivent sans expérience du développement économique". "Les régions ont déjà l'habitude de faire des financements en investisseurs avisés", a ajouté le futur président de la BPI.
Alain Rousset a enfin souhaité que la BPI développe "des fonds de retournement", comme le fait, a-t-il dit, l'Allemagne. Il s'agit de fonds d'investissement
spécifiques pour intervenir au côté d'entreprises connaissant "des difficultés passagères" et non structurelles, selon le président de l'ARF.
Le Conseil des ministres a adopté mercredi un projet de loi sur la banque publique d'investissement . Le texte doit maintenant aller au parlement. La BPI sera présidée par Jean-Pierre Jouyet, directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), qui n'aura pas de fonctions exécutives. Nicolas Dufourcq, actuel directeur général adjoint de Capgemini, en sera le directeur général, selon deux sources gouvernementales.
A quoi servira la BPI ?
La future banque publique d'investissement (BPI) aura "une force de frappe" de 42 milliards d'euros pour financer les petites et moyennes entreprises et sociétés de taille intermédiaire prometteuses :- 20 milliards d'euros en prêts
- 12 milliards de capacité en garanties
- 10 milliards d'euros de capacité d'investissement en fonds propres sur le quinquennat
Le projet de loi portant création de la BPI sera voté d'ici la fin de l'année par le Parlement et le premier conseil d'administration est prévu en janvier.
La BPI doit réunir dans chaque région sous un guichet unique les services du Fonds stratégique d'investissement, qui prend des participations dans des sociétés françaises stratégiques, la banque publique des PME et de l'innovation Oséo, et CDC Entreprises, filiale de la Caisse des dépôts.