Les pêcheurs de civelle manifestent devant la préfecture de Gironde

Les pêcheurs ont manifesté ce matin devant la préfecture à Bordeaux pour dénoncer les quotas qui leur sont imposés. Pas plus de  34 tonnes, cette année, c'est moins que l'an passé. 

Une délégation a été reçue par un représentant du préfet. Il faut noter qu'en 2012, la France a mené à bien le programme de repeuplement de civelles imposé par le plan de gestion de l'anguille (PGA). 3,1 tonnes de civelles ont été relâchées dans les eaux françaises.

Pour aller plus loin : on peut consulter les conclusions des dernières négociations sur le quota par le comité des pêches



CIVELLE : MEMENTO

Jusque dans les années 1970, la pêche des civelles était surtout une activité secondaire destinée à compléter l’alimentation des habitants, agriculteurs ou riverains des cours d'eau pour la plupart. Le « plat du pauvre » était fréquemment au menu, jusque dans les cantines scolaires où les civelles étaient servies froides, sous forme de pain. Lorsqu’elles étaient trop abondantes, les poules s’en régalaient volontiers… À cette époque, l’anguille étant considérée comme un nuisible, la pêche de ces alevins n’avaient guère de limites. Peu à peu, un marché s'est organisé et l’activité s’est professionnalisée, augmentant ainsi fortement les quantités pêchées. La demande étant croissante, les quantités pêchées l'ont aussi été, atteignant 4 000 t/an dans les années 1978-1979, contre 110 tonnes seulement en 2010.

Les acheteurs de cette denrée, autrefois locale, sont désormais des pays étrangers tels que l’Espagne, le Mexique, la Russie. Récemment, un nouveau marché s’est ouvert avec les pays asiatiques qui demandent des civelles vivantes pour l’élevage. En effet, il a jusqu’alors été impossible de faire se reproduire des anguilles en captivité et la seule solution connue est de prélever des alevins. Les civelles sont élevées en Chine et revendues adultes au Japon, en Corée du Sud et à Taïwan où leur chair est très appréciée.

Les prix de vente oscillent entre 150 et 200 euros le kilogramme ; on relève même le prix record de 1 000 euros. Sachant qu’il faut environ 2 900 alevins pour obtenir un kilogramme, les pêcheurs prélèvent un nombre important de civelles qui n’atteindront jamais l’âge adulte et n’iront donc pas se reproduire dans la mer des Sargasses. De ce fait s’est rapidement posée la question de la diminution de la ressource et de la disparition de l’anguille. Plusieurs solutions ont été mises en place pour tenter d’y remédier.

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