Les personnes en situation de handicap en recherche d'emploi sont deux fois plus nombreuses que les personnes valides. De nombreuses actions sont ménées toute la semaine pour sensibiliser les recruteurs du secteur privé et public à l'handicap.
Ce chômage massif s'explique d'abord "par des raisons purement économiques", souligne Jean-Marie Barbier, président de l'Association des paralysés de France (APF). "Quand on est une entreprise en difficulté, on ne recrute plus ou peu et quand on le fait, on ne se précipite pas sur des personnes handicapées", dit-il. Autre frein : les travailleurs handicapés demandeurs d'emplois sont en moyenne plus âgés, moins qualifiés, et au chômage depuis plus longtemps que le reste de la population.
Selon l'Agefiph (fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées), 43% ont plus de 50 ans, contre 21% pour l'ensemble des demandeurs d'emploi et 77% n'ont pas le bac, contre 58%. Or les entreprises recherchent le plus souvent du personnel qualifié, d'où une inadéquation entre l'offre et la demande. Quant à Arnaud de Broca, secrétaire général de la Fnath (association des accidentés de la vie), il remarque une recrudescence des CDD et des temps partiels."ce qui m'inquiète le plus est l'augmentation de la précarité".
Pour les associations, remédier au chômage des personnes handicapées passe notamment par un meilleur accès aux formations. "Beaucoup de centres de formation pour adultes leur sont encore inaccessibles", regrette Jean-Marie Barbier (APF). Seul motif de satisfaction, "le regard des employeurs sur le handicap commence à changer", se réjouit Pierre Blanc directeur général de l'Agefiph, grâce notamment aux campagnes ou aux opérations de sensibilisation, comme cette semaine pour l'emploi des personnes handicapées.
Cette 16ème semaine pour l'emploi des personnes handicapées créée par l'Adapt (Association pour l'insertion sociale et professionnelle des handicapés) sera rythmée par des forums, rencontres ou portes ouvertes dans des centres de formations.
Reportage ci-dessous à Bordeaux, où le poste de travail de Myriam Lamotte a été aménagé au regard de son handicap
La loi d’obligation d’emploi des travailleurs handicapés
Depuis février 2005, la loi oblige les entreprises privées et les employeurs publics de plus de 20 salariés à employer 6% de personnes handicapées, sous réserve de payer une contribution financière. A défaut de recruter directement, l'entreprise peut signer un plan d'engagements avec les syndicats ou faire appel à des sous-traitants employant eux-mêmes des personnes handicapées, cela lui évite de payer des pénalités.En 2011, 44.458 entreprises ont versé une contribution à l'Agefiph (fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées), c'est moins que l'année précédente, puisque 47.520 entreprises avaient alors contribué.