C'est le nouveau chantier du ministre de la Santé, Marisol Touraine. Il devrait aboutir à un plan en 2013.
Elle l'a annoncé, hier dimanche 18 novembre au Grand rendez-vous Europe 1-Aujourd'hui en France Itélé, le lancement prochain d'une concertation avec les médecins et les élus locaux. Elle devrait aboutir début 2013 à "un plan de lutte contre les déserts médicaux". Un sujet sensible, alors que le corps médical, et notamment les internes qui manifesteront à nouveau mardi 20 novembre, s'opposent à toute mesure de contrainte.
Mais qui est de fait un sujet incontournable, le candidat Hollande ayant fait de l'égalité d'accès aux soins sa priorité en matière de santé. Marisol Touraine l'a bien affirmé, "il n'y a pas de recette magique pour résoudre le problème". Mais la concertation permettra-t-elle au moins de faire émerger des idées nouvelles ? Cela fait des années que les pouvoirs publics échouent à résoudre l'équation, et les pistes lancées par la ministre dimanche ne se différencient guère de ce que prônait la majorité précédente.
Elle a évoqué des stages obligatoires en cabinet libéral durant les études et la création d'un "guichet unique" pour faciliter les démarches administratives des étudiants souhaitant s'installer dans une zone sous-dotée en médecins. Parmi ces mesures, l'encouragement pour les étudiants en médecine à faire des stages, ou la création d'un "guichet unique" pour informer et orienter les praticiens vers ces déserts médicaux. Ces derniers bénéficieront également d'un soutien financier à l'installation pendant deux ans. «Il n'y aura pas de mesures autoritaires, mais des incitations», a assuré la ministre. Un dossier urgent car les déserts médicaux ne concernent qu'à la marge les médecins généralistes (5% de la population), mais touchent surtout les spécialistes. Pour les pédiatres, les gynécos ou les ophtalmos, c'est respectivement 19, 14 et 13% de la population qui se trouve dans des déserts médicaux.