La municipalité de Bordeaux a mandaté deux médiateurs pour faire le lien entre la communauté et l'administration. Ils interviennent auprès de la population d'un squat officialisé sur l'avenue Thiers. Gérer c'est possible !

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Les migrants ont opté pour venir vivre dans un eldorado occidental, ils ont jeté leur dévolu sur les bords de la Garonne, quittant tout ce qui était leur passé dans leur pays respectifs, Bulgarie ou Roumanie. Leur situation initiale dans ces contrées se sont dégradées après la chute des systèmes communistes satellites de l'ex-URSS. En résumé, dans des ghettos, nombre des migrants vivaient avec moins d'un euro par jour. Devant l'évidence de l'afflux de personnes d'origine Rom, la Mairie a fait le choix du dialogue, de la présence, de la relation, ne voulant pas laisser une population grandissante livrée à elle-même.


Le dialogue plutôt que l'expulsion.

Le squat actuel de l'avenue Thiers, caché derrière les murs de l'ancien lieu de déchargement des trains de la Sernam, est la réunion de plusieurs familles qui séjournaient dans des lieux éparpillés dans la Bastide. L'intervention quotidienne des médiateurs sur le terrain permet à l'ensemble des individus Roms de percevoir que l'on porte un intérêt à leurs conditions de vie difficile. L'aide apportée n'est pas un assistanat pur et dur, mais un échange de bons procédés, les médiateurs aident, les familles Roms s'engagent dans des démarches d'intégration. Cette expérience est riche d'enseignement, la quiétude, la propreté règne sur le site, alors qu'inversement, un laisser-aller politique aurait précipité les individus dans un état d'incertitude, de négligence voire de délinquance pour survivre. C'est ce qui se passe sur d'autres sites de la communauté urbaine, sans contact, l'absence d'intervenants sociaux ouvre la voie à des intrusions dans les groupes d'éléments criminogènes. Ainsi de la prostitution existe dans les squats sur les friches industrielles de Bacalan, des vols ont pour auteurs des individus qui profitent de la difficulté d'identifier dans un squat pour s'y dissimuler. Ne pas intervenir, c'est permettre à des entités bulgares, ukrainiennes, géorgiennes de se constituer en groupes pour organiser des razzias délictuelles.

Comme un iceberg la partie emmergée cache une masse plus conséquente.

L'intervention, officielle ou officieuse d'organisations non-gouvernementales sur des aires de stationnement précaire de Roms, limite, peut même dissuader pour des yeux aguerris l'intrusion d'organisations criminelles. L'ensemble des tsiganes Roms n'aspirent qu'à une chose, vivre décemment dans notre pays, à juste tître puisqu'ils appartiennent à la Communauté Européenne. La politique de la stigmatisation  a montré ses limites, imposer la détention d'un visa de trois mois à des membres de la CEE, alors que le traité de Schengen permet la libre circulation à travers l'Union. Stigamtiser pousse ces populations vers l'autarcie, recroquevillé sur la subsistance par tous les moyens, quitte à quémander. Ces personnes peuvent devenir des producteurs de richesse, depuis quelque semaines, la loi répertorie plusieurs centaines de métiers auxquels les ressortissants bulgares et roumains d'origine tsiganes peuvent exercer leur savoir en la matière. Des patrons peu scrupuleux n'ont pas attendu la loi pour embaucher des maçons roumains et bulgares, il suffit d'observer sur les quais la circulation de fourgons ramasseurs de main d'oeuvre à bon marché : 50 € par jour travaillé. Sans charges, ni contrat , ni déclaration, bien sûr !

Viviane Redding veut une cohorte de médiateurs Roms en Europe


Les reconduites à la frontière, voire jusque dans leur pays d'origine, de familles entières Roms sous l'égide de l'Etat Français, avait outré Mme Redding, commissaire européen, associant cette pratique à d'anciens procédés qui avaient été pratiqués dans les heures sombres de l'Europe. Depuis, la Commission européenne a mis en place une formation de médiateurs Roms dans 17 pays européens adhérents au principe de l'intervention, dont la France. Lors de différentes sessions de formation à travers plusieurs pays européens, la Commission européenne veut pouvoir former plus de mille médiateurs Roms intervenants sur les terrains. La médiation est fondée sur un texte majeur, fondateur de l'esprit de l'Europe, la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948, ces droits sont immanents, ils sont au-dessus des lois discriminantes, protégés devant la Cour Européenne des Droits de l'Homme, défendables devant la Cour européenne de Justice. Des médiateurs Roms, formés par le Conseil de l'Europe appliquent et revendiquent depuis 2010, l'exercice des droits fondamentaux pour les populations tsiganes. Le programme a un nom : ROMED. La population tsigane est la première plus grande communauté minoritaire de l'Europe avec plus de 10 millions d'individus s'en réclamant, Roms, Manouches ou Gitans d'origine espagnole. Les tsiganes sont tout autant légitimes que n'importe quel autre ressortissant d'un pays européen, puissant, référent, à revendiquer leur origine avec un pays, avec l'entité européenne, car les premières migrations en Europe des populations tsiganes datent de 1419. Presque six cent ans de présence continue, ça donne des droits ! 

 

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