Les pruneaux d'Agen avec le Roquefort et le Comté font partie des dix appellations d'aliments de l'UE qui seront désormais protégés en tant qu'indications géographiques (IG) en Chine
Le système des IG offre non seulement une protection importante contre les imitations, mais il est également connu comme un instrument utile de commercialisation.
Ces produits français figurent sur la liste des dix produits européens, avec le fromage Grana Padano et le Prosciutto di Parma (jambon de Parme) italiens, ou encore le Scottish farmed salmon (saumon d'élevage) écossais, que les autorités chinoises se sont engagées à protéger sur leur territoire. Plus grand marché de consommateurs du monde, "la Chine est l’un des principaux futurs marchés d'exportation pour les produits alimentaires de l'UE", a fait remarquer le commissaire européen chargé de l'Agriculture, le Roumain Dacian Ciolos.
Le Pruneau, une réussite exportée
Avec 40.000 tonnes de pruneaux, la récolte 2012, exceptionnelle en qualité, correspond aux espérances. Il s'agit désormais d'augmenter l'exportation et de rénover le verger. Les producteurs de pruneaux ont de quoi être satisfaits à l'issue d'une récolte 2012 de 40.000 tonnes qui devrait leur rapporter 80 millions d'euros. Un bon millésime pour la filière qui pèse au total 10.000 emplois en comptant les 27 entreprises de transformation avec un chiffre d'affaires total de 160 millions d'euros. Pourtant, il y a encore bien des efforts à faire.D'abord pour dynamiser l'export qui n'absorbe aujourd'hui qu'un tiers de la production française pourtant la troisième mondiale. La période est favorable notamment en Europe qui consomme chaque année plus de 80.000 tonnes de pruneaux. D'autant que depuis plusieurs années, la Californie, numéro un mondial, voit sa production plafonner à 110.000 tonnes contre 150.000 tonnes au début des années 2000.
Rajeunir les vergers
En revanche si la France, dont la production se concentre à 70% dans le Lot et Garonne, a bien protégé son marché grâce à son indication d'origine protégée (IGP) « pruneau d'Agen », elle a laissé filer les marchés à l'export, notamment l'Allemagne jadis très bonne cliente. « Avec un marché européen d'environ 90.000 tonnes, la marge de progression est donc importante », note Jacques Pomies, président du Bureau interprofessionnel du pruneau (BIP). Une position pourtant difficile à reconquérir avec un budget annuel de communication de 3 millions d'euros au maximum.Réunis au sein de l'International prune association (IPA), tous les pays producteurs font aussi le forcing pour développer le marché en Asie qui aujourd'hui ne consomme pas ou presque de pruneaux.
Les prochains grands travaux portent vers l'intensification de la production en rajeunissant des vergers âgés aujourd'hui de 27 ans en moyenne alors qu'un arbre atteint son plein rendement entre 10 et 20 ans. Un plan baptisé « reconquête de la compétitivité » et proposant une replantation partielle des vergers est à l'étude et devrait être présenté l'an prochain.