Le skipper vient de prendre la tête de course sur Macif. Il dispose d'une légère avance de 46 milles nautiques (90 km) sur le second Jean-Pierre Dick, lui-même suivi du deuxième bateau charentais Cheminées Poujoulat skippé par Bernard Stamm.
Voici ce que déclarait François Gabart pendant sa dernière vacation radio, la nuit dernière : "La mer s'est calmée. Le vent aussi. Il est en revanche d'une instabilité assez exceptionnelle. Pas facile de se reposer mais je ne vais pas me plaindre, ça pourrait être bien pire. J'ai manoeuvré cette nuit sur le pont : le froid commence à être bien vif. Les glaces ne sont pas très loin.... Bonne fin de nuit ».A l'instant de cette vacation, le skipper de Macif est alors deuxième au classement. Et comme il n’est pas du genre à se laisser démonter, il s'ouvre une boîte de foie gras, comme s'il voulait fêter sa première entrée en solitaire dans l’océan Indien.
Les manoeuvres de la nuit et de la matinée lui réussiront puisqu'il parvient à se hisser en tête de classement en naviguant à environ 12 noeuds de moyenne.
Pour autant la course est loin d'être finie, tant les performances des quatre bateaux de tête semblent équivalentes. A ce petit jeu, la stratégie consiste à prendre les meilleures options météo en s'appuyant sur les conseils des routeurs qui conseillent les coureurs depuis la terre. Ensuite, la navigation dans les quarantièmes rugissants mettra les marins à rude épreuve. En perspective, un mois de mers énormes où les skippers doivent composer entre vitesse et sécurité. Dans ces parages, chaque vague peut mettre un bateau au tapis et beaucoup s'en tirent en ayant la sensation d'avoir navigué sur la peau du diable.