Rémy Garnier doit être entendu dans l'après-midi à Agen, où il réside, par les enquêteurs de la Brigade nationale de répression de la délinquance fiscale.
L'ex-agent du fisc qui avait rédigé un mémoire suggérant que le ministre délégué au Budget Jérôme Cahuzac pourrait avoir détenu un compte en Suisse sera entendu mercredi dans l'enquête préliminaire visant le ministre pour blanchiment de fraude fiscale, a-t-on appris de source proche du dossier.
L'avocat de cet ex-inspecteur du Lot-et-Garonne n'est autre que Michel Gonelle, l'homme détenant l'enregistrement sur lequel, à l'en croire, Jérôme Cahuzac a évoqué un compte en Suisse, en 2000. Michel Gonelle lui-même a déjà été entendu par la police dans cette affaire.
Contacté par un correspondant de l'AFP, Rémy Garnier a par ailleurs affirmé être en possession d'un nouveau document concernant le ministre, confirmant ainsi ce que rapporte Sud Ouest dans son édition de mardi.
Il a indiqué avoir soumis ce document à la justice administrative, en vue d'obtenir l'annulation de l'avertissement que lui avait infligé l'administration fiscale
pour avoir consulté le dossier fiscal de Jérôme Cahuzac en 2007, sans le consentement de sa hiérarchie.
Il s'agirait, comme l'a également indiqué Sud Ouest, d'une copie d'un courrier électronique adressé au ministre le 19 décembre dernier par son expert comptable parisien, évoquant des observations de la Direction régionale des finances publiques de Paris-Sud.
Ces observations, selon Rémy Garnier, portent sur " des anomalies relatives à sa déclaration d'impôt sur la fortune ".
Le site d'investigation Mediapart avait déjà affirmé qu'une enquête était menée par le fisc pour déterminer s'il y avait eu de la part de Jérôme Cahuzac une sous-évaluation d'au moins 10% de la valeur de son appartement parisien et sur la prise en compte d'un prêt parental en fait déjà remboursé.
Le courrier du 19 décembre évoque ces deux points, selon Rémy Garnier, ainsi, selon lui, qu'un troisième ayant trait à une collection de montres.
Après l'article de Mediapart, l'administration fiscale avait démenti qu'un membre quelconque du gouvernement fasse l'objet d'une enquête fiscale, indiquant que seul " un examen de la situation fiscale des membres du gouvernement était en cours ", " comme c'est l'usage pour chaque nouveau gouvernement ".
Jérôme Cahuzac lui-même a toujours démenti toute malversation.
Rémy Garnier n'a cependant pas précisé dans quelles conditions il aurait obtenu copie de ce courrier électronique.