Trois ans déjà, 56 morts, une partie de notre littoral submergé. Xynthia n'en finit pas de souffler dans la mémoire des Charentais dont certains ont tout perdu au bout d'une nuit d'horreur. Retour sur un épisode météo unique et destructeur.
Pour tous les spécialistes de la météo, il s'agit là d'une conjonction d'événements très rare.
La tempête Xynthia est née d’une dépression atmosphérique située sur l’Atlantique à des latitudes très basses. Cette dépression s’est intensifiée le 27 février au matin en se déplaçant vers l’île de Madère, pour se transformer en tempête l’après-midi, près des côtes portugaises. Elle est ensuite remontée vers le golfe de Gascogne en fin de journée du 27 février, balayant la Galice et le Pays Basque espagnol.Xynthia a touché les côtes atlantiques françaises dans la nuit du 27 au 28 février, au maximum de son creusement, avant de poursuivre sa route vers le Nord de la France. Mais elle n'en est pas restée là : après la France, ses vents violents ont frappé le Sud-Est de l’Angleterre, la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne et les Pays Bas.
Gueule de bois
Tous les habitants du littoral charentais racontent une nuit d'horreur. Des rafales à 160 km/h, les digues emportées, l'eau qui monte dans les maisons et oblige des familles à se réfugier au premier étage ou sur leur toit. Certains vidéastes amateurs vont filmer pendant la nuit.L'après-Xynthia va laisser un goût amer
Budgets de reconstruction renégociés, résistance des élus, zones noires découpées à la hache, fronde des habitants contre la destruction de leurs maisons, pas un mois sans que Xynthia se rappelle à notre souvenir depuis trois ans. Le sillage de la tempête n'est pas un long fleuve tranquille,Restent ces images, effrayantes et fascinantes à la fois, qui démontrent que l'homme ne peut résister au déchaînement d'une mer en furie.