Cette réunion a pour objet de régler un conflit entre un arboriculteur bio et ses voisins pomiculteurs conventionnels. et elle est conduite par le sous-préfet de Brive, en présence du maire
Selon la sous-préfecture et les représentants des pomiculteurs conventionnels, il s'agit de régler un simple conflit de voisinage entre individus. Selon les organismes qui soutiennent l'arboriculteur bio, l'enjeu est bien plus emblématique: ce conflit est aussi celui de la cohabitation (possible ou non?) des exploitations bio et conventionnelles.
L'histoire n'est pas nouvelle... Denis Genier est arboriculteur sur les coteaux de Voutezac, son exploitation est passée en bio depuis 1992. Peu à peu, alors qu'il se trouve en plein secteur de pomiculture, en plus des vergers de pommes déjà existants, d'autres ont été plantés. Et c'est la trop grande proximité de ces vergers -qui nécessitent des traitements chimiques- qui lui posent problème. Plusieurs vergers conventionnels sont désormais très proches de ses parcelles.
Denis Genier, dont le fils vient de s'installer sur l'exploitation familiale en production biologique, affirme constater que les sulfatages de produits phytosanitaires sont trop proches. Selon lui, cela met en péril sa certification biologique. Il a déjà été échaudé il y a quelques années: il avait perdu provisoirement sa certification biologique pour une partie de sa production à cause des traces de produits chimiques trouvées dans de l'eau de source qui arrosait son verger.
Cet arboriculteur bio est soutenu par la F.N.A.B. (fédération nationale de l'agriculture biologique). Quant à ses voisins pomiculteurs conventionnels, ils sont soutenus par les organismes de leur profession, et notamment par Perlim, la plus grosse coopérative pomicole, à laquelle ils appartiennent.
Dans cette affaire, vue l'ambiance crispée, les protagonistes et leurs soutiens ne souhaitaient pas parler jusque-là. Une affaire sous tension qui va au-delà de la simple affaire de voisinage selon la F.N.A.B., seul organisme à accepter jusque-là une interview. Pour ce syndicat défendant les agriculteurs biologiques de France, il s'agit bien de dire dans quelles conditions la cohabitation des exploitation bio et conventionnelles est possible, notamment au regard des résidus de produits chimiques qui pourraient affecter les exploitatiins biologiques.
Si l'affaire n'est pas réglée localement, la FNAB pourrait demander un arbitrage à plus hait niveau. Ses représentants rencontrent en fin de matinée le Ministre de l'agriculture et -parmi d'autres- évoqueront ce sujet avec lui.
Cette réunion s'est achevée à la mi-journée et un nouveau rendez-vous a été pris pour octobre. Parmi les solutions évoquées, la plantation de haies végétales pourrait régler le litige. Voici le reportage de Cécile Descubes et Maud Rieu:
Interviennent dans ce reportage:
Denis Genier, Arboriculteur bio - GAEC "Les vergers bio de Vertougit"
Fabien Genier, Arboriculteur bio - GAEC "Les vergers bio de Vertougit"