Le "Mariage pour tous" a créé une vive polémique dans la société française. Ce soir, "Enquêtes de Régions" dévoile les profondes mutations qui affectent nos familles depuis une trentaine d'années. "Famille, je t'aime... moi non plus", 60 minutes d'enquête à 23h10 sur France 3.
Cette émission a été tournée alors que le débat sur le "mariage pour tous" faisait rage dans notre pays. Parlement sous pression, femmes et hommes politiques excédé(e)s, manifestations parfois violentes, dérapages verbaux, actes d'homophobie, autant de signes d'une profonde division du pays sur un sujet qui touche à une valeur fondamentale : la famille.Le modèle famililal traditionnel subit de plein fouet une mutation sans précédent : le nombre de divorces explose, les familles monoparentales se multiplient tout comme les familles recomposées, la communauté gay revendique et obtient les mêmes droits que les hétérosexuels et face à la solitude, Internet est devenu l'outil privilégié pour rencontrer l'âme soeur. Comment les habitants de nos territoires vivent-ils ce grand maëlstrom et quels sont les effets de ces profondes mutations ?
Notre présentateur Florian Ringuedé revient sur quelques détails d'un tournage où il lui a fallu souvent improviser.
Avez-vous ressenti de la tension par rapport à ce thème du mariage à l'occasion de vos rencontres sur le terrain ?
Franchement non. Les plateaux sur le terrain se sont déroulés dans un climat serein, sans agressivité ni tension particulière. Je crois qu'il y avait un vrai décalage entre ce qui se passait dans le débat au plan national et ce qu'on a vécu pendant le tournage. A Toulouse, nous avons eu la chance de trouver un couple qui a accepté qu'on filme leur mariage. On a pu s'intégrer en douceur dans leur cérémonie, en improvisant cette séquence qu'il était impossible de préparer à l'avance.Vous avez aussi percé l'intimité d'une boutique où les futures mariées essayent leurs robes...
Oui, là aussi avec de la chance. La propriétaire s'appelle Liliane, je suis passé devant son magasin qui n'est pas très loin de la place du Capitole, à Toulouse. Je lui ai expliqué le thème de notre émission en lui demandant si on pouvait filmer un essayage dans son magasin. Elle ne m'a pas dit oui tout de suite. Il y a eu un round d'observation avant qu'elle accepte. Elle a demandé à sa cliente si elle acceptait d'être filmée pendant qu'elle ajustait sa robe. Elle aussi a joué le jeu et tout s'est déroulé dans un vrai climat de confiance. A l'arrivée, ça donne une très jolie séquence, pleine d'émotion.Autre rencontre importante : vous avez pu interviewer la directrice d'un célèbre site de rencontres sur Internet. Ils vous ont ouvert leurs portes facilement ?
Oui, à ma grande surprise. Je pensais que ce serait beaucoup plus difficile de les faire participer à notre émission. On a mis en concurrence deux sites (les plus importants du marché à l'heure actuelle) et ils avaient envie de parler de leur métier. Meetic a dit oui en premier. C'est le site historique et ils nous ont accueilli dans leurs nouveaux locaux parisiens. Ces sites sont souvent une bouée de sauvetage pour des tas de gens en situation de solitude et pour qui ça devient un vrai casse-tête de trouver l'âme soeur. C'est une vraie tendance lourde en ce moment.Ce tournage vous a donné envie de vous marier ?
(Grand éclat de rire) Non, vraiment pas !Les cinq stations régionales du pôle sud-ouest de France 3 ont mobilisé leurs moyens pour fabriquer les reportages de cette émission. Couples gay, familles traditionnelles catholiques, familles monoparentales, "Enquêtes de Régions" s'attache à montrer la diversité des situations vécues par les habitants de nos territoires. Même si le nombre d'unions à tendance à baisser en Poitou Charentes, il n'empêche que le mariage demeure toujours une valeur sûre. Au point que certaines personnes en ont fait leur métier, les "weddind planners" qui proposent un mariage "clef en main" à de futurs couples.
Extrait du reportage réalisé par Tanguy Scoazec et Julien Delage.
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