Le réacteur numéro un de la centrale nucléaire de Civaux (Vienne) a été évacué jeudi après le déclenchement concomitant des dosimètres de six intervenants lors d'une opération de décontamination. L'ASN se veut rassurante.
Avec AFP
Cet incident "négligeable", selon l'Autorité de sûreté nucléaire, devrait être classé au niveau 0, le plus faible. "La tranche numéro un était en maintenance et au redémarrage il y a eu un saut de radioactivité, qui a été très bref", a indiqué à la préfecture de la Vienne. Le service communication de la centrale d'EDF a précisé que l'incident s'était produit vers 10h00, entraînant l'évacuation de la douzaine de personnes qui se trouvaient dans le bâtiment dont les intervenants.
Selon la responsable de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour les régions Midi-Pyrénées, Aquitaine et Poitou-Charentes, Anne-Cécile Rigail, l'événement semble "négligeable". L'alarme des dosimètres de six intervenants - une personne se trouvant au fond de la piscine du réacteur un et cinq autres situées à un autre étage - s'est déclenchée en même temps. Toutefois, aucune "cause physique" n'a été trouvée pour cette évolution subite.
L'alarme de ces appareils se déclenche en cas de dépassement d'un "prévisionnel" de dose de radioactivité à ne pas dépasser, mais n'implique pas forcément un danger pour la santé. Ainsi, concernant l'intervenant le plus exposé - qui se trouvait dans la piscine - la dose représenterait un vingtième de la dose annuelle autorisée. L'incident ne sera sans doute pas classé au-dessus de zéro sur l'échelle des incidents nucléaires.
Concernant les cinq autres employés, la dose rapportée représente 1/200e de la dose annuelle autorisée, selon la centrale. Le niveau 0 sur l'échelle des incidents correspond à un simple écart, le niveau 1 à une anomalie, le dernier niveau (7) à une catastrophe type Fukushima ou Tchernobyl. Trente-cinq incidents ont été déclarés en 2012 à Civaux. Tous été classés au niveau 0 de l'échelle internationale de gravité. En 2013 douze incidents ont été déclarés, onze de niveau 0 et un incident de niveau 1.
Reportage de Anne-Marie Baillargé et Julien Bernier avec une interview de Roger Gil, Président de la Commission Locale d'Information et de Surveillance (CLI)