La ministre de l'Ecologie, Delphine Batho a été convoquée cet après-midi à Matignon après les propos qu'elle a tenus ce matin estimé ce matin sur RTL. Elle a estimé que le budget 2014 est "mauvais".
Celui-ci prévoit une baisse importante des fonds accordés à son ministère , 7% de moins pour l'an prochain. Il s'agit d'une des diminutions les plus importantes dans les différents ministères.Delphine Batho a ajouté qu'elle souhaitait que "la volonté de faire de la France la nation de l'excellence environnementale, la transition énergétique, ne soient pas des variables d'ajustements".
La ministre de l'écologie, tout en précisant que la "situation budgétaire est extrêmement difficile" a estimé qu'il faudrait désormais se poser la question: l'écologie est-elle " bien une priorité"?
Delphine Batho a ajouté que ces coupes budgétaires pourraient être compensées par la mise en place envisagée par le gouvernement " d'une fiscalité écologique". Evoquant une éventuelle taxe sur le diesel dont la ministre dit qu'il pose un "problème de pollution", elle a ajouté qu'elle souhaite mettre en place des mesures, une sorte de "prime à la conversion" pour "aider les gens à abandonner les vieux véhicules diesel et à acheter une voiture propre".
"Nous sommes dans un moment où les Français doutent....il y a une déception à l'égard du gouvernement, il y a un doute sur notre volonté de changement" a ajouté Delphine Batho au micro de Jean-Michel Apathie.
La brouille avec Ségolène Royal rendue publique
Delphine Batho se montre très critique à l'égard de l'action gouvernementale, elle l'est aussi à l'égard de Ségolène Royal. La présidente de la région Poitou-Charentes l'avait accusée de ne pas avoir acheté de voitures électriques pour son ministère, notamment des véhicules produits par Heuliez, le constructeur installé à Cerizay dans les Deux-Sèvres. Une affirmation démentie par la ministre de l'Écologie qui se montre sévère vis à vis de celle à qui elle a succédé en 2007 comme députée des Deux-Sèvres. Estimant que Ségolène Royal "souffre après des échecs difficiles"... "mais (que) la limite de cette souffrance c’est que l’individu ne doit pas l’emporter sur le collectif", elle surenchérit en indiquant " qu'on ne réussit pas en tirant contre son camp".Les relations entre la présidente de Poitou-Charentes et son ex-lieutenante sont tendues depuis plusieurs mois, leur brouille apparaît aujourd'hui au grand jour, les deux femmes se répondant publiquement sans ménagement.
L'Express rapportait récemment que les deux femmes s'évitaient désormais lors des manifestations publiques dans la région. Le 25 mai dernier au cours de l'émission politique de France 3 Poitou-Charentes La Voix Est Libre, Ségolène Royal donnait le ton vis à vis de son ex-protégée et de son action à la tête de son ministère. "Sur l'écologie, c'est très faible... Il y a (au gouvernement) une une inertie sur l'écologie, c'est quand même désolant" affirmait-elle au micro de Jérôme Vilain qui revient sur le contentieux qui existe désormais entre les deux femmes politiques.