Delphine Batho, ministre discrète du gouvernement Ayrault

Delphine Batho, éjectée mardi du gouvernement Ayrault pour désaccord budgétaire, n'a jamais vraiment réussi à s'imposer au ministère de l'Écologie et de l'Énergie. Cet ex-protégée de Ségolène Royal avait pris ses fonctions il y a à peine plus d'un an.

C'était un secret de polichinelle. Depuis quelques semaines, Delphine Batho essuyait les critiques des associations qui l'accusaient de ne pas se battre avec suffisamment de vigueur pour défendre l'écologie au sein du gouvernement. Mardi, "la bonne élève", jusqu'ici restée discrète au regard des déclarations tapageuses d'un Arnaud Montebourg, a haussé pour la première fois publiquement le ton face aux restrictions budgétaires frappant son ministère. La sanction a été immédiate.

Arrivée en juin 2012 au ministère dans un contexte agité, avec le départ inattendu de Nicole Bricq sur fond de débat sur des permis offshore en Guyane, Delphine Batho, elle-même exfiltrée du ministère de la Justice où ses relations avec Christiane Taubira étaient très tendues, avait mis en avant des qualités de "bosseuse" pour faire oublier son manque de connaissances en matière d'écologie. Débat sur la transition énergétique, nucléaire, gaz de schiste, fiscalité écologique, biodiversité... La jeune ministre, qui revendique le baccalauréat comme seul diplôme, avait pris à bras le corps des dossiers qui semblaient de moins en moins figurer au rang des priorités du gouvernement.

Grande, parfois austère, l'oeil bleu et les cheveux frisottés toujours étroitement attachés, Mme Batho est avant tout une spécialiste des questions de sécurité, ayant fait ses classes au PS auprès de Julien Dray avant de devenir la protégée de Ségolène Royal, puis, pendant cette dernière campagne présidentielle, une des porte-parole de François Hollande. Fille d'un ouvrier CGT employé aux Archives nationales et d'une mère photographe qu'elle perd très tôt, Delphine Batho est d'abord une enfant de la pépinière de la Gauche socialiste, comme Malek Boutih.

Au plan régional, sa rupture est désormais consommée avec Ségolène Royal, comme en témoignent ses déclarations mardi sur RTL, lorsqu'elle a reproché à demi-mots à Ségolène Royal de "tirer contre con camp". Son avenir politique est encore incertain mais elle pourrait désormais retourner à l'Assemblée où elle avait été réélue en juin 2012.

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