Plus que 3 jours avec la fin de la période d'observation: lundi le Tribunal de Commerce de Niort se prononcera sur l'avenir de l'entreprise. Les salariés sont inquiets.
A Cerizay, le moral est au plus bas, le spectre de la liquidation menace Heuliez SAS. Les juges du tribunal de commerce de Niort doivent décider le 23 septembre si Heuliez SAS, qui emploie quelque 290 personnes, poursuit son activité, la Société d'économie mixte se substituant à l'entreprise. Hier les représentants du personnel et un représentant de la région se sont rendus au Ministère du redressement productif.
Au printemps 2013, ne pouvant plus faire face à ses difficultés financières , le groupe BGI dépose le bilan . Le tribunal de commerce de Niort place le 11 avril dernier l'entreprise de Cerizay en redressement judiciaire pour une période de 6 mois , aujourd'hui tout le monde craint la liquidation.
Quatre candidats repreneurs se sont pourtant montrés intéressés: un français Christian de Léotard, ingénieur automobile et ingénieur carrossier, la sociéte Groupe mécanique découpage installée à Saint Etienne, un allemand Matthias Bittner et le groupe espagnol Cosmos. Les offres de ces potentiels repreneurs sont très attendues mais fin juillet, le tribunal ne dispose que de lettres, pas d'offres sérieuses. L'espagnol Cosmos semble le plus intéressé. L'une des pistes de relance de l'activité est la fourniture de pièces détachées pour le constructeur allemand Volkswagen, qui pourrait commander des pièces de rechange de carrosserie pour 20 à 30 millions d'euros annuels mais pas avant 2014.
Pour venir en aide à l'entreprise, le Conseil régional de Poitou-Charentes a voté le principe de la création d'une Société d'économie mixte (SEM) destinée à soutenir la société Heuliez SAS, en attendant une éventuelle commande providentielle. Selon la présidente de région Ségolène Royal, il est "nécessaire de trouver une solution permettant de conserver les savoir-faire et les potentiels de production". "Seule la région peut maintenir Heuliez à flot en attendant une éventuelle commande. Il y a un contexte transitoire à aménager. Il faut tenir en attendant", dit-elle.
Reportage de Luc Barré et Cédric Cottaz : l'activité du site serait ainsi maintenue avec 30 salariés pour que l'entreprise soit opérationnelle en temps voulu. Intervenants : Jean-Emmanuel Vallade, délégué CFE-CGC Heuliez SAS, Xavier Cailloux, délégué CFDT Heuliez SAS
Interview de Jean-François Macaire vice-président du Conseil régional du Poitou-Charentes :
Heuliez qui a déposé trois fois son bilan en l'espace de sept ans, s'estime victime indirecte de la crise du secteur automobile français et du très faible démarrage commercial des véhicules électriques, dont celui de Mia Electric.
Le groupe familial Heuliez avait été sauvé en 2010 grâce à la reprise de la partie historique de carrosserie, de ferrage, d'emboutissage et d'assemblage par BGI, et par celle de la branche voiture électrique.