Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a déclaré ce lundi matin en évoquant les difficultés de la société Heuliez que l'Etat n'avait pas voctaion à financer des entreprises "qui n'ont pas d'avenir".
Une audience décisive se tient ce lundi matin devant le tribunal de commerce de Niort (Deux-Sèvres) pour examiner d'éventuelles offres de reprise de l'équipementier Heuliez, en sursis depuis six ans avec trois dépôts de bilan
Interrogé sur iTélé sur une éventuelle intervention de l'Etat, M. Montebourg a déclaré: "Ca fait trois fois qu'on a aidé". "Nous ne sommes pas là pour mettre des ressources rares dans des entreprises qui n'ont pas d'avenir", a ajouté le ministre, soulignant que de l'argent public avait "déjà" été injecté dans l'entreprise. "Il y en a encore eu dernièrement", a ajouté M. Montebourg.
"Si, chez Heuliez, nous arrivons à trouver des solutions avec des pourvoyeurs d'ordres, des commandes, cela sera très facile. Or, le problème aujourd'hui, c'est que nous n'arrivons pas avec cette entreprise à trouver et garantir un avenir avec des commandes", a-t-il relevé.
Il a écarté l'option d'une nationalisation, qui avait été évoquée pour les hauts-fourneaux d'ArcelorMittal de Florange (Moselle), mis à l'arrêt en avril. le ministre.
"Florange était une entreprise qui garantissait de la rentabilité", a fait valoir le ministre.
S.Royal: "On n'a pas le droit de laisser tomber Heuliez"
Le Conseil régional de Poitou-Charentes a voté, le 13 septembre dernier, en faveur de la création d'une société d'économie mixte (SEM) dont le but sera de soutenir l'entreprise, déjà sauvée par la région en 2009 avec à l'époque une entrée dans le capital à hauteur de cinq millions d'euros et plus tard une avance remboursable de 2,8 millions."On n'a pas le droit de laisser tomber Heuliez", avait déclaré la présidente du Conseil régional, Ségolène Royal, aux élus. "Seule la région peut
maintenir Heuliez à flot en attendant une éventuelle commande. Il y a un contexte transitoire à aménager. Il faut tenir en attendant", a-t-elle dit.
Arnaud Montebourg moins abrupt
En fin de matinée, Arnaud Montebourg a modéré les propos tenus ce matin sur ITélé en indiquant que "L'avenir d'Heuliez ne passe pas aujourd'hui par l'injection de nouveaux fonds de l'Etat, qui a déjà largement soutenu l'entreprise. Il passe par le décrochage de marchés". "Nous avons une offre présentée par le groupe espagnol Cosmos XXI, qui est un groupe très ambitieux dans l'emboutissage automobile", a déclaré le ministre qui assure qu'il "travaille au soutien de cette entreprise espagnole pour qu'elle décroche de nouveaux marchés", tout en soulignant qu'il le fait "en parfaite harmonie avec Ségolène Royal".Si, chez Heuliez, nous arrivons à trouver des solutions avec des pourvoyeurs d'ordres, des commandes, cela sera très facile. Or, le problème aujourd'hui, c'est que nous n'arrivons pas avec cette entreprise à trouver et garantir un avenir avec des commandes", a-t-il relevé.