Une Poitevine de 59 ans, dont une pathologie cardiaque a été liée au médicament Mediator, a renoncé à poursuivre les Laboratoires Servier. Elle a passé un accord portant sur une transaction financière importante.
Me François Gaborit, l'avocat de cette patiente souffrant de double valvulopathie -un dysfonctionnement des valves cardiaques-, a donc informé début novembre le Tribunal de grande instance de Poitiers qu'il se désistait de sa demande d'indemnisation.L'avocat s'est refusé à commenter les raisons du désistement mais un porte-parole des Laboratoires Servier a de son côté confirmé qu'il y avait eu un accord, sans plus de précision. Ce type d'accord est régulièrement accompagné de strictes clauses de confidentialité.
Me Gaborit avait saisi en avril le juge des référés d'une demande de 250.000 euros de provisions, appuyée sur un rapport d'expertise. Sur la base de l'expertise médicale judiciaire, il évaluait le préjudice global à au moins 350.000 euros. La patiente de Me Gaborit, outre un traitement quotidien, a besoin d'un suivi cardiologique rigoureux plusieurs fois par an, et son état présente une forte probabilité d'aggravation, qui nécessiterait une opération des valves défectueuses, selon l'avocat.
Me Gaborit n'était pas en mesure de préciser si le désistement de sa patiente est ou non une première dans l'affaire Médiator, un antidiabétique commercialisé de 1976 à 2009 soupçonné d'avoir causé des centaines de morts. Mais selon une source proche du dossier, d'autres transactions privées sont en cours de signature, même si aucune trace chiffrée n'a été révélée à ce jour, et même si toutes ne passent pas nécessairement devant la justice, comme dans le cas de Poitiers.
Plusieurs centaines de recours en indemnisation visant le laboratoire Servier ont par ailleurs été déposés devant les juridictions civiles. Un porte-parole de Servier a indiqué qu'"il y a d'autres accords" comme celui de la Vienne, mais d'ordre confidentiel, et "toujours à la demande des patients ou de leur conseil".