Michele Boos, la présidente du constructeur de voitures Mia Electric, est convoquée le 22 janvier au tribunal de commerce de Niort pour s'expliquer sur les difficultés de l'entreprise qui peine à payer fournisseurs et salaires.
C'est devant le tribunal de commerce de Niort que devra se présenter le 22 janvier prochain la présidente du constructeur de voitures Mia Electric. Michele Boos, à la tête du constructeur basé à Cerizay (Deux-Sèvres), devra s'expliquer sur les difficultés de l'entreprise qui peine à payer fournisseurs et salaires. "J'ai reçu une lettre me demandant de m'expliquer sur la situation de la société", a-t-elle déclaré.
Payés en quatre fois
Cette réunion, qui n'est pas une audience publique, a pour but notamment d'aborder les problèmes de paiements de salaires que Mme Boos n'a pas niés. En décembre, une trentaine de salariés sur les 220 que compte l'entreprise avaient déposé un référé devant le conseil des Prud'hommes de Thouars pour réclamer le paiement de l'intégralité de leurs salaires et primes. Ils avaient été payés en quatre fois pour leur salaire de septembre, en cinq fois pour octobre, et mi-décembre pour celui de novembre. Une partie de leurs primes restait encore due, d'où la saisine des Prud'hommes. L'audience convoquée pour le 10 janvier n'a finalement pas eu lieu, le restant dû ayant été versé.Nouveaux retards en janvier
Toutefois, de nouveaux retards ont été enregistrés en janvier, a admis Mme Boos. La moitié des salaires a ainsi été versée lundi 13 et l'autre moitié le sera à la fin de la semaine. Sur le fond, a-t-elle déclaré en rejoignant sur ce point Christophe Klein, représentant CFE-CGC également interrogé par l'AFP, le carnet de commandes "n'a jamais été aussi plein", avec 274 voitures commandées et facturées. Mais ces véhicules ne peuvent être livrés, car certains fournisseurs refusent de livrer les pièces et matériaux nécessaires.Des fournisseurs pas payés
"Nous devons 4 millions d'euros aux fournisseurs, dont 409.000 euros de dettes pro-forma (factures payables en avance, ndlr)", a déclaré Mme Boos. "Nous attendons par ailleurs 3,4 millions d'euros de rentrées à travers les commandes passées", a-t-elle ajouté."Les clients nous soutiennent", a-t-elle assuré. La société, qui appartenait jusqu'en juin aux groupes allemands ConEnergy et Kohl, avait repris en 2011 l'activité électrique de l'ancien équipementier Heuliez, mais ses objectifs de vente n'ayant pas été atteints, elle avait frôlé la liquidation judiciaire.
Mme Boos l'a reprise à travers un consortium d'investisseurs Focus Asia qui détient 88% des parts. Les 12% restants appartiennent à la région Poitou-Charentes.
En 2012, 337 voitures ont été vendues, selon la société. Le chiffre de 2013 n'était pas disponible.
Ségolène Royal : "Que chacun prenne ses responsabilités"
Lors de ses voeux à la presse, la présidente de région, Ségolène Royal s'est exprimée sur la situation de "fragilité" de Mia Electric."Aujourd'hui, les fournisseurs ne sont pas tous payés. Le paradoxe, c'est que Mia a une commande de 250 voitures et que la fabrication est ralentie. J'ai demandé à la présidente de Mia, l'actionnaire majoritaire de payer les salaires (...); je n'accepte pas que des salariés qui travaillent ne soient pas rémunérés. Ensuite, de mobiliser, comme elle s'y était engagée, avec son partenaire coréen, les cinq millions d'euros qu'elle avait promis d'injecter dans l'entreprise. Il faut que chacun prenne ses responsabilités".