Près d’un tiers des collégiens et lycéens français sondés évitent les toilettes de leur établissement. C’est ce qu’indique un rapport présenté mardi 11 mars par l’Observatoire national de la sécurité et de l’accessibilité des établissements d’enseignement.
Selon le rapport de l’ONS mené auprès de 16 000 collèges et lycées (secteurs public et privé confondus), près d’un établissement sur trois (28%) a signalé au moins un cas d’élève ayant renoncé à utiliser les toilettes scolaires : dans la plupart des cas, il s’agissait de collèges, mais les lycées sont aussi touchés par ce délaissement des sanitaires.
Rapport de l'ONS sur la sécurité et l'accessibilité des établissements du second degré (2013)
Première cause : le manque de papier hygiénique
La première cause de cette désertification des toilettes n’est pas la propreté (23% des raisons invoquées), ni les odeurs (32%), mais tout simplement le manque de papier : 42% des établissements évoquent cette raison. A cela s’ajoute aussi le manque d’intimité des installations, dans 12% des causes annoncées : les cloisons étant rarement entières, Quant aux toilettes accessibles aux handicapés, la situation varie entre les lycées, mais 10% des établissements n’ont toujours pas.Bagarres, drogue et alcool chez les garçons
L’ONS signale aussi le nombre important de bagarres et d’agressions recensées dans les toilettes des garçons dans plus de 20% des collèges et dans 13% des lycées professionnels. Les sanitaires des lycées d’enseignement général et technologique (LEGT) sont visiblement plus calmes : 4% d’entre eux sont concernés par ces problèmes. En revanche, un lycée sur dix rapporte des cas d’absorption de boissons alcoolisées dans les toilettes des garçons. Toujours chez les garçons, la consommation de drogues concerne 8% des lycées professionnels et 5% des LEGT. Plus fréquente est la consommation de tabac : 33% des transgressions du règlement constatées chez les garçons et 25% chez les filles impliquaient des cigarettes.Les filles les plus exposées
Les filles se bagarrent moins mais les chefs d’établissement signalent cependant 7 % de cas en lycées professionnels et 9 % en collège. Mais ce sont elles qui souffrent le plus des troubles recensés, selon une thèse du Dr Bénédicte Hoarau soutenue en 2013 et citée par l’Observatoire : incontinence urinaire, constipation, brûlures à la vessie, nausées ou encore douleurs abdominales.