Jean-François Fountaine a remporté l'élection municipale de La Rochelle. Homme politique, chef d'entreprise, navigateur, il fait partie du paysage de la vie politique rochelaise et régionale depuis longtemps. Il prend aujourd'hui les commandes du vaisseau rochelais.
Jean-François Fountaine est élu municipal à La Rochelle depuis 1995 auprès de Michel Crépeau, le maire emblématique de la ville décédé il y a tout juste 15 ans et à qui il a rendu hommage en se rendant sur sa tombe.
Skipper et capitaine d'entreprise
Jean-François Fountaine, dissident socialiste dont la victoire au second tour maintient La Rochelle à gauche --mais hors PS-- est un ancien navigateur devenu patron de chantier nautique.Agé de 62 ans, il s'est d'abord fait un nom dans la compétition nautique avec une participation au Jeux Olympiques de Montréal 1976 (catégorie 470) puis des succès en courses transatlantiques à bord de catamarans.
En 1976, il s'associe à un autre régatier célèbre, Yves Pajot, pour créer un petit chantier nautique, Fountaine-Pajot qui est depuis devenu un leader mondial des catamarans de croisière, employant 400 salariés.
Jean-François Fountaine a été président de la Fédération des industries nautiques de 2009 à 2014. C'est ce succès entrepreneurial, et l'image de "capitaine" qu'il a mis en avant lors de sa campagne.
Un désaccord sans appel avec Ségolène Royal
Il a été élu municipal à La Rochelle en 1995 auprès de Michel Crépeau (MRG) puis de Maxime Bono, le maire socialiste de la ville de 1999 à 2014. Jean-François Fountaine, élu à la région Poitou-Charentes en deviendra vice-président jusqu'en 2008, date où cet ancien strauss-khanien, proche aussi de Lionel Jospin, se brouillera fortement et publiquement avec Ségolène Royal. Cet accroc sera déterminant pour les années à suivre, les deux personnalités ne cesseront plus de s'opposer.Lors de la législative de 2012 à La Rochelle, Jean-François Fountaine devient le directeur de campagne et principal soutien d'Olivier Falorni, candidat dissident du PS qui inflige une défaite lourde de conséquences à Ségolène Royal, la candidate officielle du PS, soutenue par Maxime Bono, alors maire de la ville.
Le scénario de 2012 s'est répété en 2014.
Battu de justesse (34 voix) lors d'une primaire citoyenne en vue des municipales par la jeune adjointe aux Finances Anne-Laure Jaumouillié, 34 ans, Jean-François Fountaine, convaincu de ses chances, maintient sa candidature ce qui provoque son exclusion du Parti Socialiste.Il se présente "en homme libre" selon sa propre expression et au final c'est lui qui inflige un nouveau camouflet rochelais à l'appareil de la rue de Solférino.
Les prochaines retrouvailles à la traditionnelle université d'été de La Rochelle, désormais fief de deux "dissidents", pourraient ne pas manquer de sel.
L'homme de terre, écrivait Jean-François Fountaine dans sa profession de foi comme candidat, "a appris de celui de la mer à fixer ses caps et à les maintenir, toujours, quelles que soient les distances, les tempêtes ou les gros calmes."
Retour en vidéo sur le parcours de Jean-François Fountaine. Commentaire de Dominique Laveau.
Commentaire de Dominique Laveau
Le récit de la première journée du futur maire de la Rochelle Jean-François Fountaine qui a commencé par un hommage sur la tombe de Michel Crépeau.
Reportage de Pierre Lahaye et Eric Vallet :