Cet été, les vacanciers vont pouvoir nager sans risques sur 94,7% des 22.000 zones de baignade contrôlées de l'UE, malgré un état préoccupant des écosystèmes des mers et rivières, selon l'Agence européenne pour l'environnement (AEE). En France 3,5% des sites sont jugés de "qualité insuffisante".
Le précédent rapport annuel de l'AEE chiffrait à 94% les eaux de baignade de l'Union européenne répondant aux normes de qualité minimales fixées par la législation européenne.
La proportion des eaux de baignade "d'excellente qualité" a aussi augmenté, pour atteindre cette année 82,6% selon les prélèvements faits courants 2013, contre 79% un an avant.
Au total, 12 pays européens dépassent cette moyenne européenne, dont Chypre et le Luxembourg qui continuent de se distinguer, avec tous leurs sites jugés de qualité "excellente".
Suivent pour les destinations touristiques estivales Malte (98,9%), la Croatie (94,9%), et la Grèce (93,2%), ainsi que l'Allemagne, avec 2.296 sites de baignade et l'Italie, avec 5.511 zones, avec des taux respectifs de 89,9% et de 87,2%.
En dessous de la moyenne
Mais six pays ont enregistré une progression de sites jugés de qualité "insuffisante", dont la France et l'Espagne, portant au total la part des eaux de qualité insuffisante ou non conformes en 2013 à 2%.En France, qui compte 3.331 sites, côtiers ou de lacs et rivières, et en Espagne (2.161 sites), ce taux était respectivement de 3,5% et 3%.
En matière cotière, l'Adriatique italienne et les rivages atlantiques
de l'Espagne accumulent, avec la mer Baltique, le plus de zones rouges. En France,
ce sont plutôt les eaux et rivières du centre qui posent problème.
Un recul dû surtout aux aléas du climat, selon Hans Bruyninck, directeur exécutif
de l'AAA, qui relève que l'UE a cessé de rejeter dans ses eaux de baignade "de
grandes quantités d'eaux résiduaires".
Désormais "ce sont les charges polluantes associées aux fortes pluies et inondations
qui posent problème", en "faisant déborder des systèmes d'évacuation et drainant
des bactéries fécales présentes dans les terres agricoles", a-t-il relevé dans
un communiqué.
Les données, fournies par les Etats membres mesurent la présence des bactéries
provenant des eaux usées et du bétail susceptibles de provoquer vomissements et
diarrhées.
Mais cette évaluation ne prend pas en compte "les déchets, pollution et autres
éléments préjudiciables au milieu naturel", souligne l'agence, pour qui la faune
et la flore des cours d'eaux et mers est plus à plaindre que les baigneurs.
"Les écosystèmes des cours d'eau européens sont pour un grand nombre dans un état
préoccupant", tandis que le milieu marin est lui "menacé par le changement climatique,
la pollution, la surpêche et l'acidification", met ainsi en garde le rapport.
Le texte peut être consulté sur le site: http://www.eea.europa.eu/fr/publications/qualite-des-eaux-de-baignade-5