Il y avait une chaise vide ce matin à la tribune des présidents de conseils généraux qui se tient à Ruffec (16), celle d'Eric Gautier, à la tête du conseil général des Deux-Sèvres. Contre toute attente, il n'est pas venu et dénonce "des manoeuvres politiciennes".
Joint par téléphone, Eric Gautier qui avait personnellement et publiquement pris position pour le rattachement du Poitou-Charentes à l'Aquitaine nous explique qu'il est en "désaccord sur le fond"avec les trois autres présidents de conseils généraux et qu'il ne veut pas signer la motion (demandant le rattachement à l'Aquitaine) qui sera proposée ce matin.
Il nous affirme par ailleurs ne pas vouloir cautionner "les arrières pensées politiques" et les manoeuvres de certains de ses collègues à la tête des conseils généraux.Il estime qu'on "se trompe actuellement d'objectif" et que le vrai débat c'est celui de la "défense des collectivités locales et des services publics" plutôt que de savoir à quelle grande région le Poitou-Charentes sera associé.
Une union sacrée annoncée qui se brise
L'attitude d'Eric Gautier pourrait singulièrement compliquer la tâche des élus des autres départements favorables à la fusion avec l'Aquitaine. André Vallini, secrétaire d'état à la Réforme territoriale a précisé cette semaine que seules les régions pourraient demander un autre rattachement que celui qui leur a été attribué dans le cadre de la réforme territoriale. Les départements n'auront pas cette possibilité. Dans cette perspective, il faudrait donc nécessairement que dans le cas du Poitou-Charentes, les quatre départements adoptent la même position.
Dominique Bussereau, sans inquiétude
Au micro de France 3 Poitou-Charentes ce midi, Dominique Bussereau s'est montré certain de pouvoir parvenir à un vote commun malgré l'absence d'Eric Gautier. Il a précisé que de nombreux élus des Deux-Sèvres était présents dans la salle à Ruffec. Le président du conseil général de Charente-Maritime ajoute "qu'il avait parlé avec Eric Gautier dans le train cette semaine et que ce n'était pas du tout le langage qu'il m'a tenu".Appelant à l'union, l'élu UMP affirme : "Par delà nos divergences politiques, nous ferons un vote commun".