Un peu partout en France, les agriculteurs manifestaient ce matin contre le durcissement et l'inflation de la réglementation de leur activité. Venus avec tracteurs et remorques, ils étaient environ 150 ce matin devant la préfecture à Poitiers (86).
Près de 150 agriculteurs ont manifesté ce matin devant la préfecture de la Vienne, à Poitiers, à l'appel de la FNSEA. Les agriculteurs dénoncent les diverses "contraintes" dont ils sont l'objet.
Dans la ligne de mire du syndicat agricole figurent notamment le projet d'interdiction des épandages de pesticides à moins de 200 mètres des écoles, mais aussi le traité de libre-échange en discussion avec les Etats-Unis au niveau européen.
Manifestations dans 80 départements
Des manifestations se sont déroulées dans de nombreuses villes. Environ 80 départements devraient participer à la mobilisation nationale, selon la FNSEA. Aux défilés ou opérations escargot, le syndicat a préféré des rassemblements à proximité de points stratégiques comme le marché de Rungis, en région parisienne, ou des entreprises de restauration collective.A Paris, la manifestation s'est tenue place de la Concorde. Parmi les slogans déployés par les Jeunes Agriculteurs (JA), branche de la FNSEA, le premier syndicat agricole français, on pouvait lire: "Halte aux contraintes, la coupe est pleine", "laissez-nous travailler pour manger français demain" ou encore "agriculteurs surtaxés = chômeurs assurés", pouvait-on lire .
La FNSEA a appelé à une mobilisation nationale mardi pour donner un "carton jaune" au gouvernement, au moment où le projet de loi d'avenir sur l'agriculture commencera à être examiné en commission à l'Assemblée nationale. Le texte passera ensuite en seconde lecture dans l'hémicycle les 7 et 8 juillet.
Reportage de Christine de Ponchalon et Luc Barré.
Intervenants : Romain Martineau, président Jeunes agriculteurs de la Vienne - Denis Bergeron, président de la FNSEA de la Vienne
Epandage de pesticides : Stéphane Le Foll tente de rassurer les agriculteurs
Au micro de RTL, mardi matin, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a réaffirmé qu'il n'était pas prévu d'interdire les épandages de pesticides à moins de 200 mètres des habitations, ajoutant que des mesures de protections seraient prises près de certains bâtiments publics.Le ministre a expliqué qu'il "faut protéger certains lieux d'éventuels phytosanitaires portés par le vent", mais a souligné qu'il n'a jamais "dit d'en interdire l'usage 200 mètres autour de toutes les habitations". "Nous atteindrions des chiffres incompatibles avec la pratique agricole", a-t-il ajouté.
Rappelant que "dans le code rural, il existe une distance de sécurité de 50 mètres", M. Le Foll a précisé attendre une expertise de l'ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) pour faire des propositions.
"Nous allons travailler, pour la loi d'Avenir, sur une solution qui permettra d'avoir un système de protection, directement sur les épandeurs ou des protections physiques, tels que les haies par exemple. Si ces protections ne sont pas mises en oeuvre, nous devrons réfléchir à la question de la distance vis-à-vis des écoles, crèches et maisons de retraite", a détaillé Stéphane Le Foll.
Pour le ministre de l'Agriculture, "il y a besoin de protéger certaines populations, c'est on ne peut plus normal. Ca peut évoluer, ce ne sera pas forcément 200 mètres.
Le code rural prévoit 50 mètres donc nous verrons", a-t-il conclu, sur RTL.
(Avec AFP)