Les députés ont commencé à débattre mardi en commission de la nouvelle carte des régions où la grande région centrale proposée par François Hollande et brocardée de toutes parts devrait perdre le Limousin, finalement rattaché à l'Aquitaine.
Confronté à une "page blanche" après la suppression de cette carte par le Sénat lors de la première lecture du projet de réforme territoriale, le rapporteur du texte, Carlos Da Silva (PS) a proposé, en accord avec le gouvernement, de rétablir cette carte de 14 régions (au lieu des 22 actuelles) mais en détachant le Limousin de la région formée avec le Centre et Poitou-Charentes."C'est la seule modification qui fasse plutôt consensus", a estimé ce proche de Manuel Valls. En l'adoptant mercredi, les députés disposeront d'une base qu'ils pourront amender lors de l'examen dans l'hémicycle prévu à partir du 15 juillet, le vote solennel étant fixé au 22. Sous l'effet d'une alliance "contre-nature" entre les communistes, les radicaux de gauche et l'UMP, le Sénat avait en effet vendredi rejeté la carte proposée par le gouvernement, se privant ainsi de son pouvoir de l'amender et laissant la main, au moins pour la première lecture, à l'Assemblée.
Plusieurs députés PS ont ainsi déjà déposé des amendements pour faire évoluer la carte dans l'ouest et le sud-ouest. Ils ne devraient cependant pas être soumis au vote mercredi, mais gardés pour l'hémicycle, le temps pour les socialistes d'essayer de trouver une position commune.
Le rattachement du Limousin à l'Aquitaine ne semble d'ailleurs pas aussi consensuel que l'affirme le rapporteur. Si le président de la région Limousin, Jean-Paul Denanot s'est réjoui de cette proposition "car il y a en Limousin un tropisme naturel vers l'Atlantique", le président UMP du département de Charente-Maritime Dominique Bussereau juge cela "absurde" si on n'y ajoute pas Poitou-Charentes, ce que demandent aussi des élues PS de cette région comme Delphine Batho.