Cette ligne doit voir le jour en 2016 mais déjà des problèmes apparaissent, soulignés par le "Canard Enchaîné". Wagons trop larges et donc quais et tunnels à raboter, dont un dans les Landes. Ce sera coûteux...
Pour permettre la circulation de ces trains spéciaux, capables de transporter des camions, il faudra modifier de nombreuses infrastructures ferroviaires indique le Canard Enchaîné dans son édition parue ce mercredi.
Interrogé par l'AFP, un expert de RFF reconnaît la nécessaire adaptation de certains quais et tunnels, mais souligne que "c'est connu depuis le départ".
L'hebdomadaire satirique chiffre à 311 millions d'euros le coût des adaptations pour RFF. "C'est 208 millions d'euros pour RFF, tandis que 103 millions d'euros seront dépensés par le concessionnaire, c'est-à-dire la compagnie qui va opérer les trains et les terminaux aux deux bouts, VIIA Atlantique, une filiale de Geodis-SNCF", corrige l'expert.
En outre, "ces investissements seront subventionnés" par les pouvoirs publics, et donc sans impact sur l'endettement de RFF, selon lui.
Une autoroute ferroviaire permet de transporter par train l'ensemble du camion, cabine incluse, déposé par un chauffeur au point de départ et récupéré par un autre à l'arrivée.
Deux liaisons sont déjà en service, l'une entre la France et l'Italie à travers les Alpes, l'autre entre Perpignan et le Luxembourg.
La création d'une troisième autoroute ferroviaire, reliant le Pas-de-Calais aux Landes, avait été annoncée en septembre pour une mise en service en 2016, en même temps qu'une nouvelle commande de wagons spéciaux à la société alsacienne Lohr.
L'hebdomadaire, précisant que 14 tunnels sont concernés par un rabotage, s'étonne d'une "solution loufoque: dégonfler les amortisseurs des camions équipés d'un système pneumatique ou, sinon, les pneus".
Cette pratique est pourtant habituelle, selon un proche du dossier: "le dégonflage des amortisseurs (pas des pneus!) est une pratique courante quand les camions sont en position de parking ou pour leur chargement sur d'autres véhicules, afin de mieux garantir leur stabilité".
Le secrétariat d'Etat aux Transports et Lohr n'étaient pas joignables mardi soir, mais dans un courrier à la Cour des comptes en 2012, le patron de la société répondait lui aussi que "la nécessité d'aménager le gabarit était connue dès le début du projet".