Les députés devaient adopter le premier volet de la réforme territoriale à une assez nette majorité aujourd'hui. Celle qui réduit le nombre de régions à 13. Une réforme plus cohérente mais toujours pas consensuelle. Plusieurs élus des Pyrénées-Atlantiques et des Landes devraient voter contre.
Les socialistes David Habib, Martine Lignères-Cassou et Henri Emmanuelli ne voteront pas la nouvelle carte des régions cet après-midi à l'Assemblée Nationale.
Cette carte "est une faute et une humiliation pour les béarnais et les sud-aquitains" selon David Habib qui assure qu'il "sera difficile de développer des stratégies de territoires" dans une région "sans lien, sans histoire et sans culture commune, qui s'étendra sur plus de 500 kilomètres".
Les élus sud-aquitains plaident pour un rapprochement avec la région Midi-Pyrénées, solution beaucoup plus cohérente à leurs yeux.
D'ailleurs le béarnais Habib n'exclu pas de demander un rattachement à la région toulousaine si "cette carte était maintenue".
Le texte autorise en effet un "droit d'option" pour les départements à changer de région, à partir de 2016. Le dispositif sera cependant très encadré: il devra être approuvé par une majorité des trois cinquièmes du conseil général et des deux conseils régionaux concernés.
Ce projet de loi prévoit également le report des élections départementales et régionales de mars à décembre 2015.
Il sera de nouveau examiné par le Sénat à l'automne. Cercle où il avait été vidé de sa substance en première lecture, sous l'effet d'une alliance entre UMP, communistes et radicaux de gauche.
Les parlementaires débattront en même temps à l'automne d'un autre texte, qui renforcera les compétences de ces grandes régions au détriment des conseils généraux.
"Au Sénat, les choses se passeront mieux en deuxième lecture après les élections sénatoriales de Septembre, Jean-Pierre Raffarin notamment l'a laissé entendre", espère le secrétaire d'Etat à la Réforme Territoriale André Vallini.
Lors des plus de trente heures passées dans l'hémicycle de l'Assemblée la semaine dernière, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a martelé que ce redécoupage n'avait qu'un seul objectif, "la compétitivité économique des régions françaises au XXIème siècle".