Le Premier ministre, Manuel Valls, a déclaré jeudi n'avoir "pas d'objection" au lancement de la procédure de consultation sur la réalisation de l'autoroute A831, à laquelle s'oppose Ségolène Royal, sans toutefois préjuger de sa construction.
Sous certaines "réserves" qu'il énumère, Manuel Valls déclare que "le gouvernement n'a pas d'objection à ce que la procédure de consultation soit lancée afin de connaître le coût de cet ouvrage".
Sa position fait l'objet d'une lettre rendue publique par des élus qui l'avaient saisi après que la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, eut exprimé son hostilité au projet.
Le Premier ministre rappelle que, en raison de "l'insertion environnementale délicate" du projet, "des modifications substantielles" au projet initial ont été apportées et il demande qu'elles soient "portées à la connaissance du public". Il demande aussi d'"inscrire encore davantage le projet dans une démarche de développement durable".
Enfin, "il conviendra de chiffrer parallèlement la solution alternative" de contournement de la zone écologiquement la plus sensible (le Marais poitevin) évoquée par Mme Royal.
"C'est en conclusion de ce processus que sera prise la décision de réaliser ou non l'A831", destiné à relier Fontenay-le-Comte (Vendée) à Rochefort (Charente-Maritime), conclut Manuel Valls.
Plusieurs élus de l'ouest de la France, issus des rangs de la droite et de la gauche, lui avaient écrit le 28 juillet pour réclamer que l'Etat autorise les élus
locaux promoteurs du projet à "aller jusqu'au bout de la procédure de consultation".
Ségolène Royal avait annoncé samedi qu'elle ne lancerait pas la procédure d'appel d'offres de cet ouvrage. "On ne va pas refaire Notre-Dame-des-Landes dans le Marais poitevin", a-t-elle affirmé, en référence au conflit entourant le projet de construction d'un aéroport dans cette commune de Loire-Atlantique.
Dans un communiqué, le député de Vendée Hugues Fourage (PS), l'un des signataires de la lettre au Premier ministre, se félicite que Manuel Valls "démontre qu'il est un Premier ministre à l'écoute des territoires et de leur développement".
La décision de Manuel Valls est "une excellente nouvelle dont nous nous réjouissons", soulignent Hugues Fourage dans un communiqué commun avec le député Dominique Bussereau (UMP, Charente-Maritime, président du Conseil général de g Charente-Maritime), le président (PS) de la région Pays-de-la-Loire, Jacques Auxiette et celui du Conseil général de la Vendée, le sénateur UMP Bruno Retailleau.
"Cette consultation des entreprises est une étape décisive, qui va nous permettre enfin de connaître le coût réel de cette autoroute, si essentielle pour le développement économique de nos territoires et la sécurité de nos automobilistes", ajoutent les quatre élus, tous signataires de la lettre au Premier ministre.