Alain Juppé, candidat à la primaire de l'UMP pour l'élection présidentielle de 2017, a lancé, aujourd'hui à Casteljaloux (47) une sévère charge contre la gestion "désastreuse" de François Hollande et du gouvernement de Manuel Valls, avant de présenter les futurs "chantiers" de la France pour 2017.
Au campus régional de l'UMP à Casteljaloux (Lot-et-Garonne), le maire de Bordeaux, qui assure aux côtés de deux autres ex-Premiers ministres, Jean-Pierre Raffarin et François Fillon, l'intérim de la présidence de l'UMP, a estimé n'avoir "jamais vécu", "depuis deux ou trois décennies", "une rentrée aussi désastreuse pour la France".
Il a pointé du doigt une "économie en panne" avec "tous les indicateurs au rouge". Le président Hollande et son Premier ministre, a-t-il dit, "n'ont atteint aucun de leurs objectifs, ni tenu aucune de leurs promesses".
Puis d'évoquer une "crise morale" au sein du Parti socialiste (PS) en citant les affaires Cahuzac et Thévenoud, doublée d'une "crise politique" à deux jours du vote de confiance demandé par le Premier ministre, Manuel Valls, sur fond de fronde de certains députés socialistes. Alain Juppé a ironisé au passage sur "les règlements de comptes familiaux" et les "déballages d'oreillers", allusion au livre de l'ex-compagne du chef de l'Etat, Valérie Trierweiler, "qui donnent de la France une image désastreuse à l'étranger".
"Et tout cela, a poursuivi l'ex-chef de la diplomatie, dans un contexte international très difficile où nous aurions besoin que la France fasse entendre une voix forte et crédible, ce qui n'est pas le cas".
Déjà en campagne pour la primaire au sein de son parti, Alain Juppé a proposé une "autre voie" pour le prochain quinquennat en déroulant un programme qui tient en quatre "grandes priorités": "renouer avec la croissance", "l'éducation", "réconcilier les Français avec l'Europe" et "refaire l'unité nationale autour d'un Etat efficace".
Sur la problématique de l'immigration, Il a donné quelques pistes: "lutter efficacement contre l'immigration clandestine, "changer Schengen (ndlr: l'espace européen de libre circulation des personnes) qui ne marche pas", "encadrer le regroupement familial", "gérer l'immigration économique, peut-être en demandant au Parlement de voter des quotas annuels", ou encore "réformer le droit d'asile".
Nicolas Sarkozy de retour dans l'arène politique
Alain Juppé passe donc sérieusement à l'offensive le jour même où le Journal du Dimanche annonce que Nicolas Sarkozy est prêt à sortir du bois.Le retour de Nicolas Sarkozy aurait lieu en fin de semaine, pour tenter dans un premier temps de reconquérir l'UMP, puis de prendre sa revanche en 2017 face à son tombeur François Hollande.
Pour les modalités pratiques, il ne reste plus que quelques jours à patienter. Vendredi, samedi ou dimanche? En tout cas, après la conférence de presse du président François Hollande, jeudi.
Nicolas Sarkozy devrait annoncer qu'il est candidat à la succession du triumvirat provisoire (Juppé, Raffarin, Fillon), qui dirige, avec le secrétaire général Luc Chatel, le parti depuis la démission forcée, fin juin, de son ancien président Jean-François Copé, à la suite du scandale Bygmalion. Cette candidature à la présidence du parti (que lui déconseillait publiquement de faire Bernadette Chirac cette semaine) est le préambule à la reconquête du pouvoir qui passera aussi par une victoire à la primaire de l'UMP.