Les deux principaux syndicats d'inspecteurs du permis de conduire appellent à une grève reconductible pour protester contre la réforme du permis qui selon eux réduit leur mission de formation.
Actualisé à 11h30 :le syndicat minoritaire SNPTAS-CGT a levé ce matin son mot d'ordre de grève mais FO, largement majoritaire le maintient.Cette grève va encore compliquer la situation de tous ceux qui dans la région attendent de passer, ou repasser, leur permis de conduire.
Le Syndicat national Force Ouvrière des inspecteurs, cadres et administratifs du permis de conduire et de la sécurité routière (Snica-FO), largement majoritaire, a appelé à une grève illimitée tandis que le Syndicat national des personnels techniques, administratifs et de services (SNPTAS-CGT) a déposé un préavis pour une grève reconductible jusqu'au 19 septembre.
L'examen du code surveillé par des gendarmes et policiers en retraite
Le but affiché de la réforme proposée par le gouvernement est de faciliter le passage de l'examen en diminuant les délais d'attente, souvent très longs.Depuis le 1er juillet, la surveillance de l'examen du code peut être confiée à des gendarmes ou policiers en retraite. Cette activité devrait par la suite être déléguée à un prestataire agréé par l'Etat. Les inspecteurs dénoncent une "privatisation de l'examen".
Le gouvernement estime ainsi que les inspecteurs auront plus de temps pour se consacrer au passage de l'examen pratique de conduite. Aujourd'hui, seulement 43% du temps de travail des inspecteurs est dédié à l'examen du permis B d'où la nécessité affiché par le gouvernement de recentrer leur activité, l'heure n'étant pas à l'embauche de nouveaux personnels.
Le permis en 45 jours
Dans ce même esprit, l'épreuve du permis B a été réduite de 3 minutes passant de 35 à 32 minutes ce qui devrait permettre aux examinateurs de faire passer un candidat supplémentaire, 13 au lieu de 12 par jour. Soit 117.500 places de plus par an.L'idée est de réduire à 45 jours la durée du passage du permis alors qu'il en faut en moyenne 98 aujourd'hui et donc de diminuer de 200 à 600 euros le pris du permis. Un permis qui coûte cher et même très cher en cas d'échec.
Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur, propose aussi de permettre la conduite accompagnée dès 15 ans - au lieu de 16 - ce qui permettrait de passer le permis à 17 ans et demi. Ceux qui ne font pas la conduite accompagnée devront attendre 18 ans, comme aujourd'hui.
Une forte mobilisation est attendue à partir d'aujourd'hui. Cette grève intervient après une première journée de grève le 25 juin dernier à l'appel des deux mêmes syndicats. Près de 80% des inspecteurs s'étaient alors mis en grève.
"Il est difficile de donner un nombre (de grévistes) mais la mobilisation s'annonce une nouvelle fois massive. Il y a un vrai ras-le-bol sur le terrain", a expliqué à l'AFP Thomas Knecht, le secrétaire général adjoint du Snica-FO, qui représente près de 75% des agents.