Déjà président du Sénat de 2008 à 2011, Gérard Larcher devrait à nouveau retrouver mercredi cette prestigieuse fonction après avoir terrassé mardi Jean-Pierre Raffarin lors de la primaire organisée au sein de l'UMP.
Le sénateur des Yvelines, qui avait déjà battu M. Raffarin en 2008, a fait encore mieux en recueillant 80 voix contre 56 pour l'ancien Premier ministre, qui était officieusement soutenu par Nicolas Sarkozy, et 7 voix pour le président de la commission des Finances, Philippe Marini.Fort des 143 voix UMP assurées, alors que la majorité absolue à la Haute Assemblée est de 175, l'élection de M. Larcher mercredi au plateau, le surnom de la présidence du Sénat, ne fait aucun doute. Avec les centristes, les sénateurs de droite sont en effet 190. La gauche (PS, PCF, écologistes, radicaux de gauche, divers gauche) compte 156 élus et le Front national 2.
Le président du Sénat est considéré comme le deuxième personnage de la République, dans la mesure où il assure l'intérim du chef de l'État en cas de vacance ou d'empêchement. Gérard Larcher devra affronter plusieurs candidats en séance plénière: Didier Guillaume, président du groupe socialiste, François Zocchetto, président du groupe UDI-UC, Jean-Vincent Placé, président des écologistes, et Éliane Assassi, seule femme candidate, présidente du groupe communiste.
M. Larcher, qui a présidé le Sénat avant d'être battu en 2011 par le président sortant Jean-Pierre Bel (PS), qui a lui décidé de quitter la vie politique, est parti en campagne très tôt, annonçant sa candidature dès février. L'ampleur de la victoire de ce proche de François Fillon a surpris à l'UMP, où on juge que M. Raffarin, qui s'est éclipsé après l'élection sans faire de déclarations, a été desservi par ses prises de position en faveur M. Sarkozy pour la présidence de l'UMP.
"Il y a des faux-amis qui ne lui ont pas rendu service en le faisant apparaître comme proche de Nicolas Sarkozy. La victoire de Larcher, c'est celle d'une candidature de terrain", a estimé Bruno Retailleau, candidat à la présidence du groupe UMP comme Gérard Longuet et Roger Karoutchi. "Le Sénat, c'est le Sénat. On choisit un candidat pour le plateau, pas le président de la République", a résumé M. Marini. Le soutien de M. Sarkozy, c'était de l'intox que faisaient circuler des personnes qui n'ont pas rendu service à Jean-Pierre Raffarin", a-t-il jugé.
Ce mercredi, l'élection par ses pairs du président du Sénat aura lieu en séance publique par un vote à bulletin secret. Si la majorité absolue des suffrages exprimés est nécessaire aux premier et deuxième tours, la majorité relative suffit en cas de troisième tour.