L'association Férus s'interroge sur la raison pour laquelle un émetteur a été placé dans l'abdomen de l'oursonne qui vivait en semi-liberté dans un enclos du Val d'Aran (Espagne). C'est une blessure sur cette cicatrice qui serait à l'origine de la mort de l'oursonne.
Auberta, l'oursonne du Val d'Aran, aura eu une vie courte mais dense : abandonnée par sa mère, recueillie par les hommes, installées par eux dans un enclos en semi-liberté sous l'oeil d'une caméra afin de préparer son retour dans les Pyrénées, avant de mourir des conséquences d'une bête blessure. Auberta n'a pourtant vécu (ou survécu) que 10 mois et a été retrouvée morte vendredi 21 novembre.Blessée après l'implantation d'un émetteur ?
Mais sa mort aura aussi déclenché une polémique : selon les premières constatations, Auberta se serait blessée en grimpant à un arbre, à l'endroit même où un émetteur lui avait été implanté, dans l'abdomen. C'est le frottement ou un choc avec une branche qui aurait rouvert la cicatrice. Ce lundi, les autorités espagnoles n'avaient toujours pas communiqué officiellement sur les causes de la mort.S'interroger sur "les suréquipements électroniques" des ours
L'association Férus, qui intervient pour la protection des animaux, s’interroge "sur la pertinence d’avoir implanté un émetteur intra-abdominal sur cette petite ourse née dans les Pyrénées et devant être relâchée dans ce même massif. La situation et la mort de cette oursonne de l’année doivent alerter les services de l’État français sur la nécessité de se préparer à gérer d’autres cas similaires mais aussi à l’intervention humaine sur un ours sauvage blessé ou accident".Ferus demande donc "qu’un protocole soit établi des deux côtés de la frontière afin de parfaire le mode d’opérations à mettre en place lorsque d’autres ours sauvages et libres seront retrouvés en difficultés (ours blessé, ours accidenté, ourson…)" mais aussi "qu’une réflexion soit sérieusement menée sur le suréquipement électronique des ours lâchés en provenance de Slovénie mais aussi sur ceux capturés et relâchés dans les Pyrénées".
Reportage de Thierry Sentous et Jean-pierre Duntze