Au lendemain de l'annonce du plan de mobilisation de l'école pour la laïcité et la République par la ministre de l'Education, Najat Vallaud-Belkacem, le recteur d'Académie de Poitiers a réuni vendredi les chefs d'établissements du secondaire pour évoquer les nouvelles mesures gouvernementales.
Une réunion en faveur de la "mobilisation de l'école pour les valeurs de la République". Le recteur de l'académie de Poitiers a rassemblé vendredi l'ensemble des chefs d'établissements du secondaire pour détailler les nouvelles mesures gouvernementales.
Laïcité et valeurs républicaines, apprentissage de la citoyenneté, réduction des inégalités : la ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, avait détaillé hier plusieurs mesures pour l'école après les attentats de Paris, promettant notamment une prochaine réforme de la carte scolaire. (lire ci-dessous)
La ministre, qui avait immédiatement lancée sa "mobilisation", a présenté des mesures pour un coût d'un peu plus de 250 millions d'euros en trois ans, à l'issue d'un séminaire gouvernemental à Matignon.
La laïcité et la citoyenneté apparaissent comme des enseignements plus compliqués à faire passer que les autres. Notre équipe s'est rendue ce matin au lycée Victor Hugo, dans le centre-ville de Poitiers.
Laïcité et mixité sociale: le plan de Vallaud-Belkacem pour l'école
Laïcité et valeurs républicaines, apprentissage de la citoyenneté, réduction des inégalités: Najat Vallaud-Belkacem a détaillé jeudi plusieurs mesures pour l'école après les attentats de Paris, promettant notamment une prochaine réforme de la carte scolaire.La minute de silence organisée dans les établissements au lendemain de l'attaque du 7 janvier contre Charlie Hebdo a parfois été émaillée d'incidents. La ministre de l'Education nationale, qui avait immédiatement lancée une "mobilisation de l'école pour les valeurs de la République", a donc présenté des mesures pour un coût d'un peu plus de 250 millions d'euros en trois ans, à l'issue d'un séminaire gouvernemental à Matignon.
François Hollande en avait déjà dévoilé l'essentiel mercredi. L'école "ne tolère aucune remise en cause des valeurs de la République", a insisté
Najat Vallaud-Belkacem, assurant vouloir lutter contre le "repli identitaire", les "théories du complot", la "défiance" à l'égard des médias traditionnels et le "péril du relativisme généralisé".
L'école est "devenue le réceptacle de tous les maux de la société", alors qu'elle "devrait s'en protéger pour protéger chaque élève dans sa singularité comme dans sa diversité", a déploré Manuel Valls. La transmission des valeurs "de laïcité, de respect de l'autorité, de tolérance y est devenu implicite, c'est-à-dire aussi, souvent, inexistante", a ajouté le Premier ministre.
L'école "ne peut pas tout" mais elle est "un maillon essentiel", a-t-il dit, élargissant le débat à toutes les politiques publiques de lutte contre les inégalités dans les quartiers.
Parcours citoyen
A l'école, l'accent est mis sur la laïcité et la formation des enseignants. "Les incidents ont révélé la vulnérabilité des enseignants pas suffisamment préparés
et formés", a dit Mme Vallaud-Belkacem. Un plan "exceptionnel" sera déployé pour former, d'ici à juillet, "mille premiers formateurs aguerris" à "la laïcité et
à l'enseignement moral et civique".
Seulement les enseignants "continuent à être trop souvent perturbés dans leur enseignement". "Depuis trop longtemps, on a laissé passer des comportements intolérables", au nom d'un "+ne faisons pas de vagues+ souvent bien intentionné", a reconnu la ministre.
Elle a promis qu'elle ne tolérerait désormais "aucune faiblesse contre les comportements" qui "portent atteinte" aux enseignants et que les incivilités seraient "systématiquement" signalées.
Un "dialogue éducatif" aura alors lieu avec les parents et, le cas échéant, une sanction disciplinaire sera prise. Parmi les sanctions, les travaux d'intérêt général devront être étendus.
Autre mesure: un "nouveau parcours citoyen" de l'école élémentaire à la terminale qui "se nourrira du futur enseignement moral et civique", prévu dès la rentrée.
Il éduquera aussi aux médias et à l'information, incitera à débattre et à argumenter dans les classes. Ce parcours sera évalué à la fin de la scolarité obligatoire.
L'école doit avoir "ses rites" (hymne national, drapeau, devise) et "ses symboles", a poursuivi la ministre. Ils seront expliqués et valorisés.
Il y aura des "films sur les combats historiques de la République", la Journée de la laïcité sera célébrée à l'école chaque 9 décembre, les élèves participeront
à la semaine de lutte contre le racisme et l'antisémitisme, pour "mettre fin aux préjugés encore trop prégnants" dans les établissements. L'enseignement laïque du fait religieux est prévu.
Pour favoriser la mixité sociale, un "état des lieux" sera établi en 2015-2016 dans les collèges publics et privés sous contrat, où l'action doit être la plus
importante.
Mais dans la soirée, la ministre est allée plus loin, annonçant sur France 2 son intention de mener "dans quelque temps" une "action résolue pour favoriser la mixité sociale dans les collèges, pour revoir la carte scolaire".
Réactions syndicales
Avant cette dernière annonce qui risque de faire débat, les syndicats étaient restés sur leur faim.
Le Snes-FSU regrette des dispositifs qui "pour la plupart existent déjà". Même son de cloche chez le Sgen-CFDT, ou encore le syndicat des chefs d'établissement SNPDEN qui "s'interroge sur le grand nombre de mesures annoncées comme nouvelles mais déjà en place avec une efficacité parfois très relative".
"Il reste à donner une réalité" aux annonces, prévient l'Unsa Education.
La fédération de parents d'élèves Peep salue des mesures "ambitieuses" mais demande que les intentions "ne se limitent pas, une nouvelle fois, à un effet d'annonces".
(AFP)