Près d'un handicapé sur deux juge que son quotidien ne s'est pas amélioré en 10 ans, selon un sondage Ifop publié hier mardi, un sondage qui montre un important décalage avec la perception qu'en ont personnes valides et élus.
Ce sondage réalisé pour un collectif de 26 associations représentant les personnes handicapées (APF, Unapei ...) montre que seuls 52% d'entre elles estiment que leur situation s'est "plutôt" ou "beaucoup" améliorée depuis la loi handicap du 11 février 2005. 26% jugent qu'elle est restée stable et 22% qu'elle s'est dégradée. Le grand public est plus optimiste: 63% des personnes interrogées jugent que le quotidien des handicapés s'est amélioré.
Sur différents aspects de la vie quotidienne, l'écart de perception se confirme: 52% des personnes handicapées estiment que l'accès aux transports et lieux publics s'est amélioré, quand la proportion est de 61% pour le grand public et 68% pour les élus interrogés. Pour l'intégration dans les écoles, les pourcentages sont de respectivement 43%, 49% et 77% et pour l'intégration dans la société en général, ils sont de 34%, 42% et 72%.
La loi de 2005 "pour l'égalité des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées" jouit d'une bonne notoriété: 70% des personnes interrogées en ont entendu parler, la proportion étant de 89% pour les personnes handicapées. Mais seule la moitié des élus (50%) dit connaître son contenu.
Les revendications de l'APF( association des paralysés de France)
L'association est en ordre de marche, prête à défiler. Le 11 février 2015, 10 ans pour la « loi pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » de 2005. Un chiffre tout rond mais, pour les personnes concernées, le compte n'est pas bon. Et elles sont bien décidées à le faire savoir le Jour J à l'occasion de nombreux rassemblements organisés dans toute la France. Un anniversaire qu'elles se préparent à célébrer avec tambours et trompettes !
Quelles priorités ?
L'APF (Association des paralysés de France) déplore « malgré quelques avancées », des « sentiments d'injustice, d'amertume et de désespoir ». Et pointe du doigt de nombreuses carences dans les domaines suivants, jugés prioritaires Les nombreux lieux, transports et services inaccessibles, les obligations en matière d'accessibilité venant d'être particulièrement réduites.
Les difficultés concernant l'accueil et l'accompagnement de certains élèves et étudiants en situation de handicap dans leurs besoins spécifiques, la formation et le soutien aux personnels restant par ailleurs insuffisants. Les centaines de milliers de personnes handicapées au chômage, leur nombre ayant doublé ces dernières années.
Les dizaines de milliers de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, leur pouvoir d'achat diminuant du fait de la crise sociale et économique mais aussi de ressources trop faibles.
La couverture des besoins en matière de compensation toujours trop insuffisante et des restes à charge (soins, compensation…) exorbitants, les plans personnalisés de compensation revus à la baisse se multipliant.