Les présidents socialistes des régions Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes, appelées à former une seule région début 2016, ont affirmé vendredi au salon de l'agriculture leur ambition pour une agriculture bio, de qualité et tournée vers l'exportation.
"Cette politique agricole de nos régions doit être construite avec les consommateurs", a expliqué Jean-François Macaire, président de Poitou-Charentes lors d'une conférence de presse. Et "si nous sommes sur le low cost, nous avons perdu", a-t-il insisté."L'agriculture bio est un créneau de développement car il y a toujours plus de demande que d'offre", a ajouté le socialiste. D'autant que les trois régions réunies auront seulement 3,3% de la surface agricole en bio, moins que la moyenne nationale qui est à presque 4%.
Il y a "une volonté commune de nos trois régions de développer les circuits courts", a surenchéri Gérard Vandenbroucke, président du Limousin.
Il faut voir "comment avec les lycées" ils peuvent se développer, a poursuivi Alain Rousset, président de l'Aquitaine. Selon lui, les agriculteurs doivent également cultiver les "ressources annexes" que sont le tourisme à la ferme ou l'oenotourisme, et développer la production d'énergie (photovoltaïque et méthanisation).
Enfin, bien sûr, tous les trois ont insisté sur l'export. "Le fait d'être une grande région" va permettre de mettre en place "des outils puissants pour l'export". Et Limousin et Poitou-Charentes pourraient se greffer aux maisons du Sud-Ouest qui valorisent les produits d'Aquitaine et de Midi-Pyrénées en Chine. "Je le souhaite", a expliqué le président d'Aquitaine et le sujet est en "discussion" avec le président de Midi-Pyrénées Martin Malvy.
Cette nouvelle région réunira le plus grand nombre d'exploitations agricoles (83.000) et le plus grand vivier d'emplois (130.000 personnes).
Et elle dégagera un chiffre d'affaires dans le secteur proche des 10 milliards d'euros, avec toutefois un déséquilibre entre les trois territoires.
L'Aquitaine avec ses vins de Bordeaux affiche un chiffre d'affaires de 5 milliards d'euros, le Poitou-Charentes plutôt spécialisé en grandes cultures est à 3,8 milliards quand le Limousin, terre d'élevage, plafonne à 600 millions.