Huit recours ont été déposés contre la déclaration d'utilité publique (DUP) de la future ligne à grande vitesse (LGV) Poitiers-Limoges, a annoncé Robert Rolland, porte-parole d'un collectif limousin d'opposition à la LGV, lors d'une conférence de presse.
La date butoir pour déposer les recours était le 11 mars. Six recours ont été enregistrés devant le Conseil d'État, qui avait lui-même émis un avis négatif sur le projet en décembre dernier.
Selon le porte-parole du collectif "Non à la LGV et oui à Polt", ligne alternative Paris-Orléans-Limoges-Toulouse, ces six recours "demandent l'annulation de la DUP".
Parallèlement, "deux recours gracieux ont été déposés directement auprès du premier ministre et des ministres signataires de la DUP, à savoir le secrétaire d'Etat aux Transports, et la ministre de l'Environnement. Ces deux recours demandent l'abrogation du décret", a-t-il précisé.
Ces différents recours sont portés par plus d'une centaine de structures, associations, communes et collectivités.
Selon M. Rolland, si l'on tient compte de l'instruction du dossier et de l'examen des pièces, "le Conseil d'Etat ne sera vraisemblablement pas en mesure de statuer avant le second semestre 2016". Or "ces recours ne sont pas suspensifs de l'application de la DUP", a-t-il souligné.
Ainsi, si le Conseil Général de la Haute-Vienne, fervent défenseur de la ligne à grande vitesse, a d'ores et déjà "mis en place les commissions départementales qui devront statuer sur les procédures d'expropriation", a poursuivi M. Rolland, le conseil général de la Vienne, opposé au projet, "a annoncé qu'il ne mettrait pas de telles commissions en place".
Lors de la même conférence de presse, la section régionale de la CGT cheminot, représentée par Frédéric Tronche, a souligné que "les effets de la DUP sont déjà en train de se faire sentir", et "la désertification ferroviaire de tout l'est de la région, sera bientôt une réalité".
Pour Robert Rolland "avec la DUP, un certain nombre d'investissements vont être lancés, des choix seront fait, au détriment des usagers".