Marie Bové, écartée de la liste d'Europe Écologie-Les Verts pour les régionales en Aquitaine-Poitou-Charente-Limousin menace de mener une liste dissidente et fustige son parti dans une lettre adressée aux militants. Elle n'a pas de mots assez durs à l'encontre de son propre camp.
"Épurer", "clan","revanche", "rancoeur": Marie Bové, fille de José Bové et élue EELV en Aquitaine, fustige son parti dans une lettre adressée hier, lundi aux militants de sa région et à la patronne des écologistes, Emmanuelle Cosse.
"Aujourd'hui c'est le nom +Bové+ que l'on enterre après celui de Cohn-Bendit, Lipietz, Mamère, Blandin, Simon, Denigot, Saïfi... et de nombreux autres qui ont porté un projet politique européen et citoyen pour l'écologie"
L'élue se dit écartée de la liste d'Europe Écologie-Les Verts (EELV) pour les régionales en Aquitaine-Poitou-Charente-Limousin et menace de mener une liste dissidente. Elle annonce aussi cesser ses reversements d'élue au parti.
"Épurer pour mieux rassembler", écrit celle qui a rejoint le parti en 2009 lors de la fusion d'Europe Écologie avec les Verts. Elle dénonce une "logique de l'appareil".
"J'observe dans notre famille politique que le grand ménage de printemps en vue des régionales de 2015. On préfère la consigne du clan à la discussion politique. C'est froid, net et sans bavure"
Selon Marie Bové, "certains adhérents du mouvement n'ont pas vu cette réalité mortifère, bien souvent par manque d'information ou par abus de confiance. D'autres se sont retrouvés isolés et n'ont pas pu stopper cet engrenage infernal".
L'élue parle de "désir de revanche", "de vengeance" et "de rancoeur".
"Soit le score des prochaines élections régionales importe peu, pourvu que les protégés du parti soient élus. Auquel cas, ce n'est pas la peine de rassembler des électorats aux horizons divers. Cela suit une logique, soit le score à réaliser doit dépasser 10% afin de mieux négocier une fusion de listes, auquel cas il est nécessaire de rassembler des électorats. Cela, c'est une autre logique", ajoute-t-elle.
"Le scénario de l'entre-soi a eu la préférence en Gironde sur le refrain de l'autocongratulation", "Le nom +Bové+ signifie quelque chose pour les citoyens"
Elle dénonce "le syndrome des végétariens en proie au cannibalisme", qui "a triomphé", "l'uniformisation idéologique, le théâtre des postures, le langage atrophié, le patriotisme local, le mépris" et se moque des "tenues de camouflage" :
"Je suis de gauche", "je prends mes responsabilités", "j'ai bu dans le verre d'eau de René Dumont".
Écoutez les explication de Martine Chambon :