Le procureur a requis 5.000 euros d'amende, mais pas de prison, contre la présidente de la 15e chambre correctionnelle de Nanterre. Invitée à s'exprimer, elle a réitéré "ne pas avoir violé le secret professionnel". Le tribunal correctionnel de Bordeaux a mis son jugement en délibéré au 2 juillet.
La magistrate Isabelle Prévost-Desprez, jugée ce mardi par ses pairs à Bordeaux dans le troisième volet de l'affaire Bettencourt dont elle fut un acteur clé, encourt une peine maximale de un an de prison et 15.000 euros d'amende.
Après les réquisitions, elle a été invitée à s'exprimer par le président du tribunal correctionnel, Denis Roucou, une dernière fois à la barre après la plaidoirie de son conseil, Me François Saint-Pierre, qui avait lui demandé sa relaxe pure et simple.
Je réitère que je n'ai pas violé le secret professionnel, a dit Mme Prévost-Desprez,
"Je sors d'une période professionnelle et personnelle extrêmement douloureuse et difficile parce que, bien sûr, je me suis remise en cause, c'était normal pour un juge", a-t-elle poursuivi à voix basse.
"Ce qui m'a affaiblie et qui a affaibli mes proches, c'est d'être attaquée ainsi sans pouvoir répondre jamais", a expliqué cette mère de trois enfants, présents au tribunal mardi. Manière aussi pour la magistrate de justifier la publication de son livre "Une juge à abattre" que venait de lui reprocher sèchement le procureur Gérard Aldigé dans son réquisitoire.
"Une femme libre et une magistrate indépendante"
Après avoir exprimé une pensée émue pour son père qui "heureusement n'est plus là pour voir tout ça", Mme Prévost-Desprez a lancé un appel à ses pairs: "il faut que les juges se battent pour que la justice soit sereine, reste accessible pour toutes les victimes".Et de conclure:
J'ai été, je suis et je resterai une femme libre et une magistrate indépendante".