Depuis ce lundi 22 mars et jusqu’au 4 avril, un peu plus de 50 000 salariés des TPE du Limousin, les très petites entreprises qui comptent moins de 11 salariés et les employés à domicile sont appelés à voter pour le syndicat qui va les représenter durant les quatre prochaines années.
L’élection syndicale organisée jusqu’au 4 avril dans les TPE, les très petites entreprises, mais aussi auprès des employés à domicile, a pour but de désigner le syndicat qui va représenter ces salariés, les conseiller et les défendre, alors que leur entreprise est trop petite pour disposer d’un CSE, un Conseil social et économique.
Dans le Limousin
Alors qu'au nveau national, 5 millions de salariés sont appelés à voter, dans la Haute-Vienne, ils sont 27 524, dans la Corrèze, ils sont 16 000 salariés, et 7254 dans la Creuse.
Six grands secteurs sont représentés :
- L’artisanat : le bâtiment, l'hôtellerie, la restauration, la coiffure...
- Le service à la personne: aides à domicile, assistants maternels...
- Les professions libérales : notaires, avocats, cabinets médicaux...
- Le secteur associatif et culturel
- La petite industrie : la métallurgie, l'agro-alimentaire
- Le service automobile
De petite taille, ces entreprises sont très implantées dans le Limousin : selon les chiffres de l’INSEE, 95% des entreprises du bâtiment en Haute-Vienne sont des TPE. Elles sont 97% dans la Creuse (maçons, couvreurs, électriciens, chauffagistes…)
Un vote pour quoi faire ?
Le résultat de ce vote va pouvoir déterminer la représentativité syndicale, pour négocier les conventions collectives, déterminantes dans les droits des salariés en ce qui concerne les salaires, les congés, le droit à la formation, les conditions de travail, les primes.
Les salariés désignent également les conseillers pour les prud'hommes et le nombre de salariés siégeant dans les commissions paritaires régionales interprofessionnelles (CPRI), au niveau de la Nouvelle-Aquitaine. Ces instances, composées de représentants des employeurs et des salariés peuvent mettre en place des services et avantages comme les oeuvres sociales et culturelles des comités sociaux et économiques (CSE) ou encore servir de médiateur en cas de conflit entre un salarié et son employeur.
Ces élections existent depuis 2012, mais elles ont été renforcées par la loi Rebsamen de 2015.
L'abstention
Les résultats des deux premiers scutins de 2013 et 2017 ont révélé un fort taux d'abstention.
Alors qu'au niveau national, seulement 7,35% des inscrits avaient voté, ils étaient un peu plus nombreux en Limousin (11% en Corrèze et en Haute-Vienne, 12% en Creuse).
Cette année encore, l'enjeu reste la participation, mais déjà les premiers signes ne sont pas encourageants : "le mode de scrutin est très complexe, indique Arnaud Raffier, secrétaire général de l'UD CGT de la Haute-Vienne. Depuis ce matin nous avons des remontées de salariés qui veulent voter par internet et qui n'y parviennent pas. On a même organisé une assistance au vote."
Il y a quatre ans, la CGT était arrivée en tête du scrutin en Haute-Vienne, en Corrèze et en Creuse.