Le président de la région Nouvelle-Aquitaine est venu assister ce mardi 20 septembre à la cérémone de rentrée de l'Université de Limoges.
L'occasion pour lui de jeter les bases d'une politique régionale en matière d'université et de recherche.
Le feu couvait depuis le début de l'été. Alain Rousset a tenu à jouer lui-même les pompiers en se déplaçant à Limoges pour la cérémonie solennelle de rentrée de l'université.
Il y a quelques semaines Alain Célérier, le président de l'Université de Limoges, dénonçait la remise en cause par la région Nouvelle-Aquitaine du contrat d'objectifs et de moyens signé avec l'ancienne région Limousin pour assurer la pérennité du financement de son établisement.
Ses craintes concernaient essentiellement le secteur de la recherche, soutenu massivement par l'ancienne région.
Après la visite d'Alain Rousset Alain Célérier se dit désormais rassuré.
Un moratoire de deux ans est prévu pour garantir l'enveloppe financière de l'Université de Limoges.
Mais surtout, Alain Rousset a profité de sa visite à Limoges pour exposer les grandes lignes de sa politique régionale en matière d'université et de recherche, un domaine qui, on le sait, lui tient particulièrement à coeur.
Première étape : créer une conférence des présidents d'université regroupant les 5 universités présentes sur le territoire de Nouvelle-Aquitaine, avec un objectif évident : rationaliser les priorités et les moyens.
il faudra structurer la communauté universitaire (la COMUE) à l'échelle de la région
"C'est la région qui organise les financements" ... "on peut se laisser deux ans de transition" ... "après, si les cinq universités de Nouvelle-Aquitaine ne s'organisent pas en pôles de compétences, c'est par la force des choses l'université de Bordeaux, la plus grosse, qui risque de tout rafler".
Le message est limpide pour l'université de Limoges : si elle veut bénéficier de l'appui budgétaire de Bordeaux, elle devra abandonner son regroupement actuel avec Poitiers, Orléans et Tours pour intégrer un grand ensemble universitaire néo-aquitain.
Alain Rousset a également annoncé que les universités de la région devraient désormais aller chercher des financements pour la recherche là où il y en a, autrement dit dans les programmes de recherche internationaux, dans les partenariats avec les entreprises, et à Bruxelles, où il compte bien se rendre régulièrement accompagné de tous les présidents d'université.
Pour Limoges, l'enjeu est de taille : avec 15 000 étudiants, 23 laboratoires de recherche, quelques pôles d'excelence à visibilité internationale et des collaborations avec les grands organismes de recherche comme le CNRS, l'INSERM, l'INRA ou le CEA, la pérennité de l'université est tout simplement vitale si elle veut compter demain dans la grande région.
D'ailleurs le président de l'agglomération ne s'y est pas trompé : Gérard Vandenbroucke, par ailleurs 1er vice-président de Nouvelle-Aquitaine, a profité de l'occasion pour annoncer que Limoges-Métropole entendait désormais acquérir un droit de regard sur l'université, promettant en échange d'abonder son budget à hauteur d'un million d'€ par an.