Alors que le gouvernement préconise le masque en extérieur jusqu'au 30 juin, quelques départements comme la Haute-Vienne commencent à alléger les conditions de son port. Timidement.
"Je pense qu'il sera très difficile de garder le masque après le 30 juin", a déclaré sur RTL, ce mardi 8 juin, le professeur Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, cependant favorable au port du masque, dans les "très grandes villes", précise-t-il.
Il y a donc les préconisations des scientifiques, la position du gouvernement, rappelée par Olivier Véran, le ministre de la santé, "Ce qui est sûr, c’est que jusqu’à la fin du mois de juin, on ne se pose pas la question de relâcher, au niveau national, le port du masque en extérieur. Mais ce qui est sûr aussi, c’est qu’on ne demandera pas aux Français de porter le masque à l’extérieur un jour de plus que ce qui sera nécessaire".
Des discours auxquels il faut ajouter les mesures différentes selon les départements.
En Haute-Vienne
Depuis ce mercredi 9 juin, la donne a changé dans la Haute-Vienne. "Le préfet de la Haute-Vienne après consultation des élus a décidé de prolonger l’obligation de port du masque partout où la fréquentation est importante et ne permet pas le respect des gestes barrières, et ce, quelle que soit la population de la commune, " précise le communiqué de la préfecture.
Il détaille les lieux et les circonstances dans lesquels le port du masque est obligatoire :
- sur les marchés ouverts, brocantes, braderies et vide-greniers et toutes autres manifestations autorisées par dérogation à l’interdiction de rassemblement de plus de 10 personnes
- sur les parcs de stationnement et à l’entrée des commerces à leurs jours et heures d’ouverture
- à moins de 50 mètres des établissements scolaires et universitaires (publics et privés), des crèches, des autres établissements d’accueil du jeune enfant et accueils collectifs de mineurs
- à moins de 50 mètres des entrées réservées au public et à l’intérieur des établissements culturels, artistiques et sportifs.
Pour comprendre l'assouplissement du port du masque dont il est question, il faut lire entre les lignes. Car l'arrêté n'évoque plus les 16 communes de plus de 3500 habitants comme le 28 mars 2021. (Limoges, Bellac, Rochechouart, Saint-Junien, Aixe-Vienne, Saint-Léonard, Ambazac, Panazol, Condat-sur-Vienne, Isle, Couzeix, Rilhac Rancon, Le Palais-sur-Vienne, Feytiat, Saint-Yrieix-la-Perche, Verneuil sur Vienne)
Aujourd'hui, les règles sont les mêmes où que l'on se trouve dans le département. Peu importe la taille de la commune, il faut porter le masque à partir du moment où il y a du monde là où l'on se trouve. Question de bon sens.
Il faut dire que la situation a évolué depuis le mois de mars. Le taux d'incidence était alors de 165,4 cas pour 100 000 habitants, il est aujourd'hui de 48 cas pour 100 000 habitants, comme au mois de septembre 2020.
En Corrèze
En Corrèze, le taux d'incidence, de 59 cas pour 100 000 habitants, est le plus élevé des trois départements de l'ex-Limousin. Les restrictions restent donc les mêmes depuis le 21 mars : le port du masque est obligatoire dans les communes de plus de 2500 habitants. (Bort-les-Orgues, Donzenac, Uzerche, Agentat-sur-Dordogne, Cosnac, Objat, Allassac, Ussac, Égletons, Saint-Pantaléon-de-Larche, Malmort, Ussel, Tulle et Brive).
Dans les communes de moins de 2 500 habitants, le port du masque reste cependant obligatoire aux abords immédiats des marchés ouverts, des établissements scolaires, gares et parkings de supermarchés.
Pour le moment, la vigilance reste de mise. Un bilan sera fait le 15 juin afin de voir l'évolution de la situation.
En Creuse
Dans la Creuse, rien ne change. Le masque est obligatoire sur l'ensemble du département depuis le 30 octobre, date du début du 2ème confinement. Peu importe la taille de la commune.
La préfète de la Creuse, Virginie Darpheuille a tenté un allègement le mois dernier, annoncé ce 18 mai 2021 par un communiqué de presse à 18 heures, et annulé deux heures plus tard.
La préfecture de la Creuse attend toujours une harmonisation nationale pour alléger le port du masque. Résultat : dans l'ex-Limousin, la Creuse a les mesures les plus restrictives. Et le taux d'incidence le plus bas : 18 cas pour 100 000 habitants.